Algérie

Les citoyens accusent les médecins résidents



«Je suis déçu par l'attitude des médecins résidents. Un malade est une ligne rouge à ne pas franchir»Le reportage qui retraçait le travail du service des urgences durant la nuit s'est attardé sur certaines scènes foncièrement dramatiques. Elles montrent de la sorte, les conséquences d'une grève que les citoyens ont qualifiée «comme un moyen dangereux pour prendre les patients en otage».
Des centaines de messages sur le site de notre journal et autant d'appels au standard. Notre reportage paru jeudi dernier sous le titre: «Une nuit aux urgences du CHU Mustapha: la vie dans un hôpital sans les résidents», a soulevé un véritable tollé chez les citoyens. Ils étaient très nombreux en effet à dénoncer franchement le comportement des médecins résidents dont la grève irrécupérable a conduit à cette situation déplorable dans nos hôpitaux Très descriptif, le reportage en question retraçait le travail du service des urgences durant la nuit. Il s'est attardé sur certaines scènes foncièrement dramatiques montrant de la sorte, les conséquences d'une grève que les citoyens ont qualifiée comme un moyen dangereux pour prendre les patients en otage. Ainsi, les citoyens étaient nombreux à exprimer leur désarroi quant au drame qui ronge les hôpitaux «à cause de la grève des médecins résidents qui a participé dans une dégradation de la prestation médicale»; les conséquences néfastes et directes de cette grève, se répercutant sur la santé des patients. «Ils nous livrent à des mouroirs», crie une patiente sur le standard de la rédaction. Un lecteur: «Je suis déçu par l'attitude des médecins résidents. Un malade est une ligne rouge à ne pas franchir. On est tenu par le serment d'Hippocrate de soigner même son ennemi, on n'a pas à badiner avec sa situation, surtout si les choses prennent un caractère d'urgence», s'indigne ce patient d'Alger qui relève que «nous sommes carrément dans une situation de non-assistance à personne en danger. L'Etat doit agir sur la base de ce principe». Dans ce sens, plusieurs citoyens ont appelé pour exprimer leur sympathie avec des patients qui subissaient un traitement des plus désastreux en termes de prise en charge urgente.
Le reportage a d'ailleurs consacré plusieurs passages pour décrire dans le menu détail le drame des patients qui passaient des heures et des heures au sein du service des urgences sans que leur situation soit réellement prise en charge. Bien évidemment, à cause de l'absence des résidents et le maintien de leur grève. «C'est une irresponsabilité! crie un lecteur. «L'Etat les a formés et a payé leurs études pendant des années et ils le lui rendent de cette manière! C'est une insulte, un scandale!», ajoute-t-il avant de trancher sans concession: « Il faut que le chantage cesse et l'Etat doit agir de manière ferme!». La grève des résidents a causé un climat délétère et grave dans la mesure où le patient ne trouve pas de soins relevant des urgences. Les scènes de la vieille ou du vieux qui ne savaient plus à quel saint se vouer quant à leur état que beaucoup de lecteurs qualifient comme «une responsabilité dont seuls les médecins résidents doivent en assumer les conséquences, puisqu'il s'agit d'une attitude consistant à ne pas assister une personne en danger», a-t-on précisé.
Certes, le reportage avait focalisé son attention sur les patients et leurs pérégrinations dans des services et pavillons censés leur apporter de l'aide et de l'assistance médicale qui s'impose dans ce genre de situations d'urgence. Le texte décrivait le travail du service des urgences durant la période de nuit et s'est attardé à refléter certaines scènes foncièrement dramatiques, montrant de la sorte les conséquences d'une grève qui, pour certains lecteurs, est qualifiée «comme un moyen dangereux pour prendre les patients comme otages en les entraînant dans une spirale sans issue», a-t-on assuré.
Un CHU ce n'est pas uniquement la gestion administrative, qui, faut-il le souligner, fait l'impossible pour assurer de meilleures prestations particulièrement quand il s'agît des urgences. Mais il y a surtout l'encadrement médical. Ce volet fait justement faillite à cause de la grève qui dure depuis plus de 6 mois, et cette dernière ne cesse d'infester et d'aggraver le climat de travail au sein des hôpitaux en général.
Le retrait des médecins résidents des gardes et toutes les formes d'activités médicales a contribué a la dégradation de la prestation médicale. Les patients qui viennent aux hôpitaux ne trouvent plus un interface médical en mesure d'assumer et d'assurer ce rôle tel qu'il est stipulé par la loi.
Le reportage a fait allusion à l'absence des médecins résidents qui se manifestait par l'état des pavillons du service des urgences qui étaient vides et sans aucune trace de médecins résidents. Pourtant, ils étaient censés assurer ce travail pour qu'il n'y ait pas de dépassements ni de bousculades au sein du service des urgences et que les malades puisent bénéficier d'un suivi médical dans les normes. Le reportage a également fait cas de cette vieille qui souffrait de douleurs irrésistibles au point où elle criait de vive voix. Dans ce sens, il a été dit que «Le service des urgences du CHU Mustapha Pacha n'arrivait pas à contenir le nombre de malades venant des grands quartiers et des endroits limitrophes, voire parfois même des autres wilayas.»
Les scènes décrites témoignent à elles seules du drame causé par cette grève: «Il était 22h30 quand le gros des interventions devrait se faire pour alléger le fardeau qui s'accumulait davantage. Hélas, la situation était à son comble, une jeune fille ne dépassant pas la trentaine criait à haute voix pour qu'elle se fasse entendre auprès du staff médical et paramédical pour assister sa vieille maman septuagénaire souffrant d'un traumatisme et une fracture grave du bassin et du fémur». Face à de pareilles cas nous somme bien devant le cas de non-assistance à patients en danger.
L'éthique, la morale et le droit international récusent, rejettent et punissent un pareil comportement injustifiable.


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