Algérie

Les cinq Algériens remis en liberté provisoire pour «insuffisance de preuves» Inculpés en Espagne de «financement d´Aqmi»



Les cinq Algériens arrêtés mardi dernier au Pays basque et à Navarre sous l´inculpation de constitution d´un réseau de «soutien au terrorisme» ont été remis hier en liberté provisoire, après avoir été entendus par le tribunal de grande instance spécialisé dans les affaires de terrorisme et de crime organisé.
Sous contrôle judiciare
Ces prévenus dont l´âge varie entre 36 et 49 ans sont MohamedT., Hakim A., Mounir A., Abdelghaffour B., et Ahmed B. Placés sous contrôle judiciaire, ils sont tenus de ne pas quitter le territoire espagnol et de se présenter à la police chaque premier et quinze du mois.
Le juge Fernando Grande-Laraska, en charge de cette affaire qui a fait la une des médias espagnols pendant plusieurs jours, n´a pas retenu contre eux les lourdes charges figurant dans le rapport des enquêteurs. Selon un communiqué du ministère espagnol de l´Intérieur, publié au lendemain de leur arrestation, les cinq ressortissants algériens procédaient au transfert d´argent vers l´Algérie au profit d´Al Qaeda au Maghreb Islamique (Aqmi).
La même source avait soutenu, également, que depuis leurs lieux de résidence dans les villes de Irún, de legorreta, de Pamplona et de Berriozar, situées dans une région frontalière de la France, ils entretenaient des liens suivis avec d´autres cellules d´appui au terrorisme en France, mais aussi en Italie et en Suisse. Un important lot de matériel informatique et de documents aurait été saisi au moment de leur arrestation.
«Pas de relations avec d´autres cellules»
Le juge d´instruction Fernando Grande-Marlaska a estimé dans sa sentence qu´il existait, en effet, de «solides indices rationnels» de criminalité qui vont au-delà des simples suppositions mais qui «ne sont pas suffisants pour justifier les faits qui leur sont reprochés dans le cadre de l´enquête». Le magistrat a constaté, en outre,
l´absence de relations entre les prévenus qui ne se connaissent pas entre eux, en soulignant dans le cas particulier de A.Mounir qui vit dans une localité plus lointaine et n´a jamais procédé à des transferts significatifs d´argent vers son pays d´origine, comme le soutiennent les enquêteurs. Les enquêteurs n´ont pas apporté la preuve que le les transferts effectués par Mohamed T., environ 450 000 euros, soient destinés à Aqmi. La presse qui a consacré un reportage à ce polyglotte dans
la ville où il réside et où tout le monde le connaît pour l´aide qu´il apporte aux immigrés en détresse, le présente comme un «activiste des cercles de musulmans», un assidu de la page web de Al Qaeda. Ces «charges» ne justifient pas son appartenance à la prétendue cellule de soutien au terrorisme, aux yeux du magistrat qui ne l´a pas mis en examen.

Les raisons «sociales» d´une opération policière
Cette nouvelle affaire qui a été très médiatisée a tous les aspects de celles dans lesquelles ont été injustement impliqués, ces dix dernières années, de nombreux ressortissants algériens établis en Espagne et qui ont fini par être relaxés pour manque de preuves. Les brigades antiterroristes de la police et la gendarmerie espagnoles ont, chaque fois, été sommées par les magistrats de fournir des preuves des accusations qu´elles portent contre les prévenus.
Ce qu´elles n´ont jamais pu apporter dans la quasi-totalité des cas. Dans cette dernière opération policière comme dans bien d´autres, les motifs peuvent être autres que sécuritaires. Certaines «sources» parlent même d´une opérations montée par les services de sécurité dans le cadre de la campagne de protestation des fonctionnaires contre le plan de coupe que le gouvernement Zapatero entend introduire
dans ce corps de sécurité. 50 000 agents sont menacés par le chômage en cette période de crise économique où les enseignants sont sortis dans la rue pour grossir les rangs des «indignés». La gendarmerie et la police ont eu une meilleure idée ce mois de septembre qui rappelle la tragédie des deux tours de New York.


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