Algérie

Les cimetières délaissés


D'aucuns déplorent l'état de dégradation des principaux lieux d'enterrement, faute d'entretien régulier. La question a provoqué d'ailleurs un débat houleux lors de la dernière session de l'APC. Les responsables de l'EPGPF ont invoqué le manque de moyens et de personnel pour s'occuper du nettoyage et du désherbage des lieux. Les cimetières sont envahis par toutes sortes de saletés; les tombes sont ne sont plus reconnaissables à  cause des mauvaise herbes, alors que plusieurs d'entre elles n'ont pas échappé aux actes de vandalisme. Il est devenu courant que ces lieux se transforment, même le jour, en repaires pour alcooliques et autres drogués. «Je ne comprends pas pourquoi la commune affiche cette indifférence envers les lieux d'enterrement au point où on ne plus venir se recueillir sur les tombes de nos proches dans la dignité; c'est horrible ce que les responsables sont en train de commettre envers les morts de cette ville», s'indigne une dame rencontrée au cimetière central. La situation d'abandon et de pourrissement est la même au cimetière d'El Gammas, envahi par les ordures, ou celui de Boumerzoug qui n'a pas d'équipe d'entretien. Que dire alors des lieux d'enterrement à  Benchergui et Djebel Ouahch ! Même le cimetière chrétien n'a pas échappé à  la décrépitude. «Chaque année, l'APC subventionne des particuliers ignorants dans le domaine du désherbage; ces derniers n'ayant aucune expérience ni conscience n'accomplissent pas leur tâche», affirme Mohamed Bekkar, ancien conservateur du cimetière chrétien. Lors d'une récente visite, nous avons constaté que ce lieu est à  l'abandon. La chute de plus de 40 m du mur de la clôture a laissé une énorme brèche du côté de la cité Ameziane. Des riverains, habitant à  proximité, n'hésitent pas à  y jeter leurs ordures, générant une décharge sauvage, ceci sans parler des croix arrachées et des caveaux détruits. Une image vraiment désolante s'offre aux yeux des visiteurs. «Même si ce cimetière chrétien n'est plus opérationnel, le respect des morts s'impose toujours; le maintien dans des conditions acceptables de ce lieu est la  responsabilité de la municipalité, qu'elle doit obligatoirement assumer; c'est dégradant aussi pour l'image de l'Algérie», regrette Mohamed Bekkar. A noter que même le cimetière des Martyrs de la route de Aïn S'mara n'a pas échappé non plus au laisser-aller des services concernés.
Lors d'une visite officielle, le wali de Constantine a été choqué par l'état de dégradation dans lequel se trouve ce lieu sacré, dont seule la partie réservée au recueillement est sommairement nettoyée, et uniquement lors de cérémonies.   

 
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