Algérie

Les cimetières de la commune dans une situation catastrophique


Profanation des tombes et vols des pierres tombales A Oran, il n’est un secret pour personne que les cimetières de la commune se trouvent dans une situation catastrophique. Livrés à eux-mêmes, ils constituent le dernier souci des élus ce qui fait que de plus en plus de voix s’élèvent pour savoir quelle direction prennent les crédits alloués à leur maintenance et à leur entretien. Ceci étant, le cimetière qui a le plus souffert de cet abandon est, sans aucun doute, celui d’Aïn El-Beïda. En effet, livré à la prédation, le lieu où reposent les morts a été violé par des inconscients qui le transforment, chaque vendredi, en marché où ils écoulent sans vergogne leurs marchandises. Le vendredi étant par excellence le jour où des milliers de personnes, en provenance des différentes zones de la wilaya, convergent vers les lieux où reposent nos morts, tout le monde convient que ces sites ne répondent plus à aucune norme. Ici, pas d’aires de stationnement pour les innombrables véhicules d’où une indescriptible anarchie. Lors de notre présence à l’intérieur de ce lieu qui devrait être un havre de paix, nous avons été très désagréablement surpris de constater que des animaux y avaient été introduits. Selon de nombreux citoyens, il n’y a que le carré des Martyrs de la Révolution qui est entretenu de façon régulière. Pour justifier cette différence dans le traitement des morts, nos interlocuteurs expliquent que le carré des Martyrs reçoit souvent des officiels à l’occasion des cérémonies commémoratives de dates ou faits historiques. «C’est pour cette raison qu’il est mieux traité que le restant du cimetière», explique-t-on encore. Le cas du cimetière d’Aïn El-Beïda n’est pas isolé, puisque celui de Moul Eddouma se trouve dans une situation plus désastreuse encore. Considérés comme le plus ancien des cimetières d’Oran, les lieux où repose Tayeb Mehadji, un autre saint que vénèrent les Oranais, est souvent profané. Tout récemment encore, des pierres tombales en marbre et du fer travaillé ont été détruits, volés et revendus au poids au marché noir pour servir finalement dans la construction de villas où des vivants bien pensants se vautreront, la conscience tranquille. A ce sujet, on signale que des bandes spécialisées dans ce genre d’activités, mettant à profit la démission des pouvoirs publics, ne reculent plus devant rien pour se faire de l’argent sur le dos des morts. La situation ayant dépassé les bornes, les responsables devraient intervenir pour arrêter l’...hécatombe. A signaler que le mur d’enceinte a été en partie détruit par des inconscients qui ont transformé, sans égard pour les morts, les lieux en décharge sauvage. D’autre part, le gardien étant constamment absent, le site s’est transformé en lieu de beuverie et de consommation de drogue, plus précisément le mausolée de Moul Eddouma, au milieu du cimetière. Investis par les herbes folles, les lieux ressemblent plus à une jungle qu’au havre de paix auxquels devraient avoir droit les morts. Devant cette déchéance, la nadhara des Affaires religieuses rappelle que la profanation des sépultures est un péché et que le code pénal réprime sévèrement les auteurs de ces ignobles actes. Enfin, la Chariaâ étant fixé le nombre de catégories de martyrs (chouhada) à 7, il importe de prendre soin de toutes les tombes et des morts sans exclusive. Approchée à ce sujet, la municipalité d’Oran déclare avoir accordé un délai de 10 jours à la régie des pompes funèbres pour régler, dans un premier temps, les problèmes qui se posent au niveau du cimetière d’Aïn El-Beïda. Une fois le travail terminé, ce sera au tour des autres cimetières d’être pris en charge. Les élus ayant failli à ce devoir, ce sont finalement des citoyens qui tirent la sonnette d’alarme. Redouane G.
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