Algérie

Les cimetières à l'abandon



L'enquête menée par la commission des affaires religieuses de l'APW sur les cimetières de la wilaya de Constantine, présentée lors de la dernière session de l'assemblée, avait révélé l'état lamentable et la dégradation avancée dans lesquels ils se trouvaient. La constat concerne particulièrement ceux dit «historiques» de Tiddis, Bounouara, les mausolées situés dans des mosquées, les cimetières familiaux tels que ceux de la famille de Abdelhamid Benbadis, etc.

Outre le fait révélé par l'étude, que les citoyens rencontraient pour enterrer leurs morts de gros obstacles, tels les difficultés d'accès pour certains cimetières (routes sans aménagement ou carrément inexistantes), l'absence de clôture, d'éclairage, d'eau courante et d'autres commodités, il est précisé que près de 90 de ces lieux de sépultures à l'échelle de la wilaya sont sans gardiennage, et environ 70 ne possèdent pas de clôture. Les chiffres avancés par la commission en question indiquent que le nombre de ces cimetières demeure inchangé, ces derniers demeurant dans un mauvais état, et ce depuis des années, avec l'apparition de lieux de sépulture non réglementaires situés sur des terres privées et dépourvues de tout.

Elle établit également que la situation des cimetières dits historiques est «catastrophique». Ainsi en est-il du cimetière mégalithique (dolmens) de Bounouara, situé sur la route de Guelma. Il s'agit d'un monument formé de quatre blocs verticaux sur lesquels repose une dalle horizontale, constituant ainsi une chambre triangulaire. Les choses sont à peu près identiques pour ce qui a trait à l'antique Tiddis, qui portait aussi le nom de «cité des saints», en considération du nombre important de grottes que les habitants utilisaient dans leur quête d'adoration ou de sépulture, et qui, de l'avis de spécialistes et de géologues, contient plusieurs cimetières de civilisations anciennes mais totalement à l'abandon. Enfin, le document relève aussi l'état d'abandon dans lequel se trouvent des tombeaux et mausolées de grandes familles, à l'image de celle du Bey Hussein Ben Hussein Bey, dont les sépultures ont été séparées entre les mosquées El-Katania et Sidi Lakhdar, dans le vieux quartier de la basse Casbah.

Questionnée pour savoir si les recommandations de la commission ont été transmises aux secteurs concernés, la cellule de communication de l'APW précise «qu'après la présentation de ce rapport, le wali a chargé le directeur de l'administration locale (DAL) du suivi du dossier et de proposer des solutions». Le DAL confirme cette mission, mais qui concerne uniquement les cimetières publics relevant de la wilaya. Ceux dits «historiques», ou les mausolées, dépendent des services d'archéologie ou de l'APC. Il déclare que «le dossier avance et les conclusions et propositions à faire seront bientôt remises à la hiérarchie».




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