Algérie

«Les cigognes de Meskiana» de Mohamed Larbi Hannachi



«Les cigognes de Meskiana» de Mohamed Larbi Hannachi
Au fil des pages, on retrouve une autobiographie qui donne à voir un itinéraire d'élève hors du commun, au vu des apprentissages qui lui sont donnés dans ce collège des Pères Blancs qui semble l'avoir marqué à vie. Le héros du roman, si c'est lui l'auteur, appartient à une génération qui a bénéficié d'un enseignement de qualité assurée par des professeurs hors catégorie, d'après les présentations du personnel. Cela a dû se passer avant la nationalisation des écoles libres, y compris celles des pères catholiques en 1976.Des souvenirs vifs Si le héros les a gardés, c'est qu'il a beaucoup aimé cette vie de collégien qui lui a beaucoup apporté à un moment de sa vie où on a le plus besoin d'aide, d'ouverture vers le monde du savoir et de la connaissance, d'épanouissement moyennant un environnement sécurisant, des garanties pour l'avenir, un enseignement qui fait miroiter un avenir prometteur. Il y a aussi des souvenirs de familles, des traditions sociales. Ainsi, l'auteur a accordé une place importante aux cérémonies rituelles, comme la circoncision marquée par une ambiance de fêtes par la fantasia, la musique des grands maîtres algériens diffusée en ces heureux moments pour remettre chacun dans l'ambiance de l'univers d'antan dont on voit aujourd'hui des survivances. Tel que présenté dans ses différentes péripéties, le récit de cette vie de collégien est fondé sur la complémentarité du progrès par l'apprentissage scolaire et des traditions au sein d'une société faite de conservatisme d'un héritage culturel ancien. Toutes les conditions sont réunies pour procurer le bonheur et lorsqu'on a bénéficié de l'affection des siens et d'un suivi pédagogique pour la réussite, on est combél non pas seulement pour les années d'adolescence, mais pour le restant de sa vie. On peut ajouter que le personnage principal a été suffisamment armé pour réussir sa vie professionnelle et sa vie familiale. Un enseignement de qualité inoubliable L'auteur du roman a reconstitué avec exactitude le déroulement des cours qui lui ont été dispensés par des professeurs qualifiés. Une chance ! peut-on dire lorsqu'on sait qu'ailleurs les conditions d'enseignement n'ont pas débouché pour une majorité sur des résultats attendus. Mohamed Larbi Hannachi parle d'un camarade qui allait devenir médecin. Comment ne pas être bien formé lorsque dans l'établissement on assure toutes les disciplines, y compris celles qui ont toujours été considérées comme secondaires alors qu'elles sont essentielles : sport, musique, théâtre. Des conseils y sont donnés pour la lecture des romans d'envergure universelle. Le collège des Pères blans , dit Hannachi, ne préparait pas seulement pour le diplômes scolaires, mais pour l'ouverture vers le domaines du savoir et de la connaissance : l'humanisme, l'archéologie. Puis le bac arriva pour être décroché brillamment, malgré une intoxication alimentaire, les vacances passées dans la détente, l'ambiance de réceptions et de fêtes. Enfin, l'université ouvre ses portes et des perspectives d'avenir s'ouvrent à lui qui a encré en lui les bonnes habitudes. La vie sociale l'intéresse aussi sous l'angle des révolutions qui vont transformer l'Algérie pour laquelle des hommes et des femmes ont libéré. L'auteur donne des textes en additif pour que chacun ait quelques aperçus sur le développement réalisé dans l'industrie. Mais cet enseignement de qualité s'est fait aussi au sien de la famille et de la société. Mohamed Larbi Hannachi nous fait part d'un chapelet de souvenirs de vie heureuse dans son milieu naturel. Il en parle avec beaucoup de fierté, preuve qu'il est resté jalousement attaché aux siens auprès desquels il n'a connu que du bonheur. Avec joie, l'auteur nous fait vivre des occasions qui honorent tout le monde, comme pèlerinage à la Mecque de ses parents, l'invitation d'un jeune de l'ouest à venir passer un séjour dans une famille constantinoise, les plats typiques ou la chekhchoukha, les boureks et chbah es sefra, les baqlawa. Et que d'autres souvenirs évoqués avec plaisir en rendant trop dense ce livre. Beaucoup de choses ont été dites dans un volume réduit et beaucoup de faits et évènements auraient gagné à être plus intéressants s'ils avaient été présentés dans une forme rédigée plus détaillée. «Les cigognes de Meskana», Mohamed Larbi Hannachi, 159 pages, 2014.




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