Algérie

Les choses sérieuses ont déjà commencé



Reportage réalisé par Yazid Yahiaoui
Serait-ce la fin du bricolage et autres tergiversations en matière d'investissement dans la wilaya de Bouira ' À voir le rythme des travaux d'aménagement au niveau de la zone industrielle d'extension de Sidi-Khaled, et surtout la cadence imprégnée aux vrais investisseurs, ceux désireux vraiment de travailler ; à voir la hargne qui anime le premier magistrat de la wilaya et sa méthode de travail pour que les projets achevés démarrent enfin leur production, il y a tout lieu de croire et de dire que l'année 2022 sera bel et bien l'année de l'investissement à Bouira.
Il était une fois la zone industrielle de Sidi-Khaled
Mardi 4 janvier 2022 ; zone industrielle de Sidi-Khaled. Il est 14 heures lorsque les directeurs d'exécutifs concernés par les aménagements, en présence d'un panel de journalistes locaux, de la presse écrite, audio et visuelle, se sont donné rendez-vous là sur les lieux. Sur palace et rapidement, la DUAC, une directrice dynamique, se montrait impatiente de faire découvrir aux journalistes les travaux et surtout les obstacles qui ont été là sur place il y a de cela 2 ans, et tout ce qui a été réalisé depuis.
En effet, l'on apprendra que le site est une zone d'extension de l'ancienne zone industrielle de Sidi-Khaled. Située aux limites du chef-lieu de la commune d'Oued-el-Berdi, à 10 kilomètres au sud de Bouira, la zone d'extension est, tout comme l'ancienne, située à
2 kilomètres de l'autoroute Est-Ouest avec laquelle elle est reliée à travers la bretelle de Sour-el-Ghozlane, en 3 x 2, et à 119 kilomètres au nord-ouest d'Alger.
Au début 2018, lorsque le ministère de l'Intérieur avait octroyé des enveloppes financières pour l'aménagement des zones industrielles au niveau national, la zone d'extension de Sidi-Khaled avait bénéficié d'une enveloppe de 2,5 milliards dinars. Cependant, une fois sur terrain, d'autres contraintes spécifiques à la zone se sont greffées, comme les trois réseaux AEP qui étaient déjà sur place, le réseau gaz qui alimentait la ville de Oued-el-Berdi, ainsi que le réseau électricité en HT qui traversait la zone. Tous ces réseaux devaient être déplacés pour libérer la zone et entamer son aménagement. Outre ces réseaux, il y avait également les déblais qui ont été laissés sur place par les premiers investisseurs qui étaient implantés sur les lieux. Des déblais dont les déplacements, selon la DUAC, s'élèvent à... 45 millions dinars. Rien que ça. Fin 2019, début 2020, toutes ces contraintes ont pu être levées grâce à la mobilisation des responsables de la Sonelgaz, de l'énergie, de la DRE et bien entendu, de la DUAC. Entre-temps, l'aménagement de la zone a été divisé en quatre parcelles et confié à quatre entreprises différentes.
Février 2020, l'actuel wali, M. Abdeslam Lekehal Ayat, qui venait d'être installé dans ses fonctions, avait réuni au niveau de la salle de la maison de la culture Ali-Zamoum, les investisseurs qui avaient des projets en cours de réalisation dans cette zone et ceux dont les dossiers étaient admis mais non encore lancés. Depuis cette date, une cellule de suivi et d'accompagnement présidée par le wali en personne, a été installée et une véritable dynamique était enclenchée. Entre-temps, une véritable campagne d'assainissement du foncier industriel a été engagée et a permis de récupérer des dizaines de poches et de lots tant au niveau de la zone industrielle, que les zones d'activité et même dans les chefs-lieux de communes et de daïras, dont la ville de Bouira.
Parallèlement à cette campagne d'assainissement du foncier industriel, le wali a fait savoir aux investisseurs implantés dans la zone d'extension de Sidi-Khaled, qu'ils devaient entamer les travaux afin que l'administration les accompagne. Et au bout de quelques mois, sur une quarantaine de projets inscrits au niveau de cette zone d'extension, 14 investisseurs avaient manifesté leur réelle volonté d'aller jusqu'au bout. Et de fait et après les rencontres périodiques, il a été convenu que l'aménagement de la zone d'extension soit axé sur la partie qui regroupe les 14 investisseurs.
Seule contrainte : le manque d'électricité dont l'enveloppe globale pour le raccordement de toute la zone d'extension, avec pose des fils en souterrain, était de...700 milliards centimes. Une enveloppe titanesque et dont les travaux vont durer des mois, voire plus d'une année. Et là, lors de ces rencontres et après moult débats, une solution palliative était toute trouvée ; il s'agissait de raccorder cette zone d'extension à partir de l'ancienne zone industrielle et en aérien. Coût global de l'opération : 90 millions dinars. Soit 9 milliards centimes. Au niveau de la wilaya, seuls 6,6 milliards étaient disponibles. Il fallait faire appel aux investisseurs pour un montage financier et là, tout le monde était d'accord et l'électricité a été réalisée en un temps record.
Fin décembre 2021, alors que les travaux d'aménagement étaient très avancés, les 14 investisseurs implantés dans cette zone ont pour la plupart achevé les gros ?uvres et certains d'entre eux ont même entamé la pose des équipements et autres machines de production. Parmi ceux-là, 6 investisseurs dont Mag Pharma, Bio Pharm, Sarl Assad, Sarl Taj Matelas, ainsi que la Sarl Ibarar, étaient fin prêts et se sont engagés pour le démarrage de la production pour ce début de l'année 2022.
Des projets enfin opérationnels et des centaines de postes en vue
Ce mardi, après avoir sillonné cette mini-zone dans laquelle sont implantés les 14 investisseurs et constaté de visu les travaux d'aménagement, surtout les voies de circulation, après la réalisation des amenées des eaux pluviales, de l'AEP, ainsi que du gaz avec la réalisation d'un nouveau poste de détente pour la zone et la ville d'Oued-el-Berdi ; le wali de Bouira a rallié le groupe de directeurs d'exécutifs et de journalistes pour une visite d'inspection de ces projets, enfin achevés.
En premier lieu, la Sarl Assad, spécialisée dans la fabrication des batteries pour véhicules. Une entreprise qui entrera en production selon son responsable,
M. Zamoum Nabil dans quelques semaines, et emploiera dans un premier temps une soixantaine d'opérateurs ; mais une fois la production est en plein régime, le nombre pourra atteindre les 200 opérateurs. La Sarl Assad ambitionne d'ores et déjà de toucher le marché maghrébin ; pour ensuite aller même vers l'Europe.
Deuxième projet achevé est l'entreprise Bio Pharm dont le laboratoire d'analyses se trouve sur place et est déjà opérationnel avec une vingtaine d'ingénieurs biologistes et chimistes qui font des analyses pour tous les intrants qui doivent obligatoirement passer par ce laboratoire. L'entreprise ambitionne de fabriquer une cinquantaine de produits propres à l'entreprise grâce à son laboratoire ; des produits liquides sous forme de solution, suspension, sirop de sucre, dermo-cosmétique, etc. Pour le démarrage de cette entreprise, celle-ci aura lieu en février 2023, et emploiera à terme plus de 250 travailleurs entre ingénieurs, biologistes et autres techniciens spécialisés.
Tard dans la soirée, le wali et ses accompagnateurs ont eu à visiter également trois autres projets fin prêts et qui démarreront incessamment : la Sarl Mag Pharma qui aura également à fabriquer une cinquantaine de produits médicaux sous toutes leurs déclinaisons ; la Sarl Taj Matelas qui fera au début la récupération du plastique ; et enfin la Sarl Ibarar spécialisée dans la fabrication du carton ondulé. Une entreprise qui ambitionne d'aller vers la récupération du papier et sa transformation, alors qu'actuellement, le papier est importé depuis la Tunisie, l'Arabie Saoudite et l'Espagne. Pour le moment, le travail qui s'y fait consiste en la fabrication du carton ondulé ainsi que sa transformation en boîte selon les commandes, ou sa vente en l'état. Le début de la production est fixé selon ses responsables, à fin janvier et l'entreprise emploiera à terme jusqu'à 200 employés.
En somme, la zone industrielle d'extension de Sidi-Khaled est devenue une réalité après plusieurs années de tergiversations, surtout avec ces mégaprojets lancés du temps de Bouteflika comme celui de la construction des camions Ival qui occupe jusqu'à présent une surface de plus de 10 hectares sur les lieux, mais qui n'a jamais vu le jour.
Rappelons enfin que dans le cadre de la politique d'investissement, le wali de Bouira a indiqué durant cette visite que concernant les projets d'investissement achevés depuis des années mais toujours bloqués, ils sont 15 projets au niveau de la wilaya de Bouira. Après plusieurs réunions avec les concernés, 9 projets ont été débloqués et pris en charge à l'échelle locale, avec signature d'autorisation d'exploitation alors que les 6 autres dont la consistance relève du domaine de la cellule nationale d'investissement présidée par le Premier ministre, ceux-ci ont été confiés à cette cellule.
En somme, un début d'année prometteur pour la wilaya de Bouira et surtout un réel espoir pour les jeunes chômeurs de la wilaya dont les recrutements au niveau des entreprises implantées au niveau de la zone industrielle, se feront ? précision de taille ? à l'échelle de la wilaya et non de la commune.
Y. Y.


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