Algérie

Les choses sérieuses n'ont pas encore commencé



Les choses sérieuses n'ont pas encore commencé
La France a mis les pays du Champ devant le fait accompli en s'engageant précipitamment dans une aventure militaire qui est loin d'être une sinécure. Certes, l'armée française ne sera pas dans les premières lignes au sol. Cette tâche sera dévolue à la chair à canon que seront les troupes maliennes et leurs alliées africaines qui, en franchissant le fleuve Niger, seront dans le bourbier d'une guerre d'usure, dans les villes et villages de l'Azawad. Pour l'heure, l'armée malienne improvise boostée par le succès des premières attaques surprises qui ont fait des morts parmi les troupes jihadistes.
Ces dernières ne retomberont pas dans le piège comme l'a fait Ansar Eddine lorsqu'il a pris la ville de Konna.
Les islamistes vont occuper les villes pour imposer aux troupes régulières leur propre tactique militaire, sachant qu'une guerre de front n'est pas à leur avantage.
C'est une guérilla urbaine qui se prépare dans le Nord. Mais les islamistes ne se limiteront pas à accueillir les coalisés. Ils vont attaquer les villes du Sud pour provoquer le chaos et aggraver la crise politique malienne. Mais en attendant que les prochaines étapes de la guerre du désert se précisent, la question cruciale du financement de l'opération se pose avec acuité. Des pays africains comme le Niger, le Burkina Faso, le Nigeria, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Bénin ont décidé d'envoyer des troupes au Mali. Leur nombre dépassera certainement les 3 500 hommes et dont les besoins logistiques sont aussi importants. Alors qui financera cette armée ' Si dans l'immédiat des donateurs peuvent subvenir aux besoins de 3 500 hommes pour quelques semaines, le financement d'une guerre de longue haleine pose un sérieux problème et risque d'être un facteur de déroute des troupes de la Cédéao. D'autant plus que ces troupes africaines n'ont ni l'expérience du terrain, ni celle de la lutte antiterroriste, ni les moyens et les équipements nécessaires pour faire face aux éléments d'Aqmi, du Mujao et d'Ansar Eddine, suréquipés, surentraînés et qui ont une parfaite maîtrise du désert. L'armée française se rend compte de la difficulté de sa «mission» en se frottant à ces troupes islamistes aguerries. D'ailleurs, des informations font état de la prise d'une ville dans la région nord-ouest du Mali où l'armée malienne a laissé des plumes.
En définitif, la précipitation de la France a mis un terme à l'action politique et diplomatique devant aboutir à une décantation qui séparerait le bon grain de l'ivraie et surtout d'isoler les groupes terroristes des populations, ce qui faciliterait leur mise hors d'état de nuire. Place à la guerre qui n'a pas vraiment commencé.
Pour l'heure, les frappes aériennes de l'aviation française tentent d'affaiblir les bases arrières des groupes armés en ciblant leurs logistiques.
Lorsque les troupes africaines au sol entreront en jeu, ce sera une guerre dans image où la propagande sera une arme aussi bien pour les coalisés que pour les islamistes.
A. G.


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