Algérie

LES CHOSES DE LA VIE



Par Ma'mar FARAH
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Lorsque certains penseurs 'voquent la question de l?'mergence d'un nouveau pouvoir supranational qui prend peu ? peu la place et le pouvoir des Etats, oriente les 'conomies et les finances selon ses besoins, agit comme une secte ma'onnique qui regroupe une 'lite financi're trill'e sur le volet, beaucoup s'indignent et les traitent d'illumin's. On sort alors la th'se du 'complot? et tous les clich's qui vont avec.
Pourtant, il suffit de voir de pr's l'actualit? pour se rendre compte que ces penseurs sont loin d?'tre barjots. Ainsi, la crise du capitalisme qui enfonce des pays dans la gadoue de l'endettement montre, ? l?'vidence, que des gouvernements soi-disant 'souverains? n'ont plus aucun pouvoir r'el. Ils doivent s'incliner devant la puissance d'une? banque ! Nous avons atteint le comble du ridicule dans la crise grecque lorsque l'ancien Premier ministre avait d'cid? de consulter son peuple pour savoir s'il fallait rester ou non dans la zone euro. Les grands argentiers et les pouvoirs qu'ils ont mis en Allemagne et en France notamment, paniqu'rent et convoqu'rent tous les arguments, toutes les ficelles, toutes les menaces pour emp'cher que ce vote se d'roule Bon sang : o? est la d'mocratie dont ils se pr'valent ' Le r'f'rendum n'est-il plus l'un des moyens invent's par la d'mocratie pour consulter les peuples sur des questions ayant trait ? leur avenir ' Non, vous r'vez si vous continuez de penser qu'il reste encore quelque chose appel'e libert? dans ce fatras de vieilles th'ories capitalistes et de clich's 'cul's qui ne servent qu?? tromper les peuples ! Arriv? ? son terme, le capitalisme agonise dans la douleur des masses qui ne savent plus ? quel saint se vouer devant la superpuissance des banques devenues le vrai centre du pouvoir ! Ainsi, et pour revenir au cas grec, c'est la BCE (Banque centrale europ'enne) qui d'cide r'ellement. Le gouvernement local doit s'ex'cuter. Il semblait moins nocif ce capitalisme qui se contentait encore des usines et des entreprises, o? il arrivait, bon an, mal an, ? produire des richesses qui, par la force des luttes ouvri'res et le combat des syndicats, participaient ? m'me si c?'taient des miettes ? ? l'am'lioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. Mais le capitalisme, boulimique par essence, exploiteur par nature, ne pouvait s'arr'ter en si bon chemin. En passant au stade financier global, ? la faveur de la mondialisation qui l'aide ? 'tendre son h'g'monie, il a fait un super bond en avant dans? l'inconnu ! Il est contr'l? d'sormais par une minorit? d'actionnaires qui produisent du? vent et se font des milliards de dollars par le jeu des placements, de la sp'culation et du bluff. Comme au poker. Mais dans ce dernier jeu, il y a prise de risques. Ici, ils jouent gagnant/gagnant. Et, pour que la machine marche, il faut pousser les travailleurs ? consommer plus. On leur facilite l'octroi de cr'dits pour le logement, la bagnole, les appareils 'lectrom'nagers, les voyages, toute la panoplie du parfait bonheur capitaliste ! Sauf que, ? force de pousser le syst'me dans le sens d'une rentabilit? maximum qui ne profitera qu'aux patrons des banques et ? quelques traders, la machine s'enraye. C'est la fameuse crise des subprimes, grande d'b'cle du capitalisme financier qui a montr? que toute d'marche humaine qui cr'e et renforce les in'galit's arrivera, un jour ou l'autre, ? cr'er les causes de sa propre destruction. Cette premi're alerte qui a laiss? sur le carreau des centaines de milliers de familles et s'est parfois sold'e par des suicides et des d'pressions, avait sembl? agir comme un clignotant rouge disant : 'attention ! Danger ! Revoyez le syst'me ! Mettez-y un peu de bon sens, de r'alisme, de justice, de solidarit?, sinon il d'raillera pour de bon !? Peine perdue. La temp'te passera et les affaires reprennent. Mais les m'mes raisons produisent les m'mes effets. A un niveau plus 'lev? : ce sont d'sormais des pays entiers qui ploient sous le poids de la dette ! Cas d?'cole : la Gr'ce. Voici quelques faits : apr's cette crise dite des subprimes, les Etats se mettent ? sauver les? banques ! Incroyable, on entend le mot 'nationalisation? de la bouche des chefs des grandes puissances ! Pour renflouer ces banques, les Etats s'endettent. Mais, dans le cas grec, l'aide accord'e ? ces institutions gr've les budgets d'autant plus que la crise 'conomique frappe de plein fouet le pays : baisse des recettes fiscales et augmentation du ch'mage. On n'est pas arriv? l? par hasard : en rentrant dans la zone euro, la Gr'ce s'engageait ? mettre en branle une politique ultralib'rale qui ne profitera qu'aux multinationales. Tout cela sous l?'il de la super-puissante BCE qui refuse d'aider les Etats d'ficitaires, les obligeant ? aller chercher l'argent dans les march's financiers. La dette augmente. Il n'y a aucune solution ? l'horizon : prisonni're de la zone euro, la Gr'ce n'arrive pas ? vendre ses produits, beaucoup plus chers que ceux des autres pays europ'ens. Le d'ficit commercial aggrave la dette. En fin de compte, la Gr'ce donne tout ? l'europe sans rien recevoir et l'argent c'd? par l'union europ'enne revient ?? 97% dans les caisses de la m'me UE ! Toutes les mesures prises ces derniers mois et qui ont lourdement pes? sur les conditions de vie des Grecs, n'ont pas donn? satisfaction ? la BCE et aux chefs de file fran'ais et allemands ! Personne ne dira que ce qui arrive aux Grecs est la faute de cette politique 'labor'e en dehors de la souverainet? nationale, un plan servant les int'r'ts des banques et des multinationales ! La facture est lourde : avant les derni'res mesures qui ont allum? le feu, les salaires 'taient r'duits de 30%, le SMIC abaiss? ? 600 euros, l'essence et le mazout augment's de 100%, l?'lectricit?, le gaz, les transports, de 50%. Autres r'sultats dramatiques : plus de 50 000 entreprises ont ferm? leurs portes. Des familles qui vivaient ? l'aise se retrouvent avec des allocations ch'mage, les employ's du secteur public ne sont pas pay's durant de longs mois? Ajoutez ? cela une situation tragicomique : pour porter plainte devant la police, on paye 150 euros sinon la plainte ne sera pas prise en charge. Les nouveaux imp'ts s'accumulent. Actuellement, beaucoup de familles vivent avec le strict minimum, sans chauffage, ni 'lectricit?. Il n'y a plus de livres dans les 'coles. Les universit's se sont arr't'es jusqu?? nouvel ordre. Et comme tout cela ne suffisait pas, la Gr'ce vient d'adopter de nouvelles mesures d'aust'rit? en 'change du nouveau plan d'aide de 130 milliards d'euros qui pr'voit une baisse de 12 % des retraites sup'rieures ? 1 300 euros par mois ; une r'duction de 22 % du salaire minimum et de 32 % pour les jeunes de moins de 25 ans ; un gel des salaires pour certaines cat'gories de salari's jusqu'? ce que le taux de ch'mage tombe en dessous des 10 %. C'est la faillite totale. C'est l'exemple parfait de ce qui arrive quand on ne d'fend pas l'int'r't national et la souverainet? d'un peuple embarqu? malgr? lui dans la mondialisation et son syst'me 'conomique le plus efficace : l'ultralib'ralisme. Du temps de l'imp'rialisme historique, les grandes compagnies capitalistes utilisaient les arm'es et les administrations de leurs pays pour spolier nos terres, exploiter notre main-d?œuvre et piller nos richesses. La mondialisation leur offre tout cela et ? moindre prix : les pouvoirs locaux sont d'sormais charg's de ce sale boulot. Pour conclure, je ne crois pas que le peuple grec se laissera faire. La logique m'me du capitalisme financier boulimique le poussera ? chasser ces gouvernements qui se ressemblent malgr? l'illusion droite/gauche et ? prendre en main sa destin'e pour imposer des solutions qui ne feront plus pleurer les m'nag'res et les enfants de l'acropole. R'cemment, la mairie d'ath'nes annon'ait en grande pompe la distribution gratuite de viandes? Voil? la r'alit? de la Gr'ce 'europ'enne ? !
M. F.


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