Algérie

Les chorfa !



Les vacances, c?est bon pour la santé et le moral des troupes. Cela permet aux vacanciers d?aller vers la pollution des saisons estivales inaugurées, trompettes et tambourins aidant, par les autorités locales. Cela permet à notre président de club de nous annoncer des décisions, par président interposé, étranger au club. Cela permet à des walis d?être mutés à temps et à des magistrats d?être déplacés à tâtons. Cela permet à certains d?être permutés et à d?autres d?être promus.

Les plus chanceux sont radiés des effectifs. Ils pourront enfin réaliser leur rêve en se lançant, tête haute, dans l?import-import quelque part sur la côte ou dans la pièce de rechange quelque part dans la steppe.

Comme quoi, après la pluie des billets de banque, vient le beau temps. Les gens avertis disent que la bonne fortune sourit à celui qui sait rançonner. Cela permet aussi de créer d?autres structures wilayales.

Mais il y a aussi les autres, c?est-à-dire les honnêtes gens dont on a peut-être bousillé la carrière en raison de leur honnêteté. Combien sont-ils ? Un, deux, dix ou oualou ? Dieu seul le sait car l?honnêteté ne se mesure pas avec les mêmes critères que ceux de la gabegie et de la corruption. Ici, point de milliards, point de villas et point de connaissances. Ici, c?est une question de conscience pour celui qui en a encore.

En marge des visites présidentielles et des mouvements tous azimuts, les vacances, c?est aussi bon pour se marier et pour klaxonner sans pitié. Comme si le peuple n?avait que cela à faire. Comme si le peuple ne savait pas que les gosses qu?il projette de fabriquer sont voués à la perdition, vu l?état actuel des choses et du secteur du bâtiment et vu le chômage qui progresse géométriquement.

Ce fourbi, c?est de l?inconscience collective. En supposant que le peuple n?organise pas des mariages de raison, puisque ayant perdu la sienne, à quoi lui sert-il de manigancer des mariages d?amour alors qu?il n?a même pas un jerrican d?eau fraîche à offrir aux nouveaux mariés et futurs sinistrés ?

- «Bouya, yak notre famille chorfa, yak ?

- Oui mon fils, mais ne le répète pas tant que ceux qui nous connaissent sont vivants ».






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