Algérie

Les chômeurs tabassés



Deux nouveaux responsables qui succèdent à  leurs prédécesseurs, installés cinq mois plus tôt. Une dizaine de jeunes chômeurs s'étaient regroupés devant le siège de ladite direction vers 9h ; voyant que le directeur ne venait toujours pas en milieu de matinée, ils ont tenté de s'introduire à  l'intérieur de la bâtisse pour l'attendre, mais ils en ont été empêchés par la police. M. Chaâlal avait tout simplement rebroussé chemin en voyant le regroupement. Les agents antiémeute sont par la suite intervenus avec force, à  coups de matraque et de bombes lacrymogènes afin d'immobiliser les chômeurs. Deux jeunes ont été arrêtés et conduits au commissariat, tandis qu'un troisième, blessé à  la tête, a été évacué vers l'hôpital Mohamed Boudiaf, on lui a fait 10 points de suture. Le chef du service de médecine légale l'a ensuite orienté vers le service de chirurgie, où il devait àªtre ausculté en fin de journée.  Des contacts avaient été établis, ces derniers jours, pour organiser une rencontre entre les chômeurs et M. Chaâlal ; le nouveau directeur régional avait même reçu, mardi, des représentants du Comité national de défense des droits des chômeurs et promis non seulement de les introduire le lendemain auprès de son DG, mais aussi mettre en place une feuille de route incluant l'installation d'une tripartite réunissant des délégués des chômeurs, des représentants des bureaux communaux et des chargés d'études de l'ANEM dans le but d'instaurer une transparence de la gestion des offres. Un rendez-vous avec l'apaisement a été raté, hier, avec ce nouveau tabassage de chômeurs, au moment où M. Chaâlal annonçait la mise en place d'une plateforme web avec une publication régulière des offres sur le site internet de l'ANEM afin d'éviter les regroupements de jeunes devant les agences locales.
Le porte-parole des chômeurs, Tahar Belabess, estime que «l'intervention musclée contre les chômeurs témoigne d'un refus, d'un mépris constant vis-à-vis de ceux qui réclament leur droit basique au travail. Revenir au dialogue devient difficile en l'état actuel des choses».
 


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