Les chômeurs protestent devant le siège de l'exécutif local L'installation du nouveau wali chahutée

La cérémonie d'installation du nouveau wali de Tamanrasset, Chater Abdelhakim, organisée jeudi au siège de la wilaya en présence de son prédécesseur, Saïd Meziane, et de toutes les autorités locales, a été marquée par un mouvement de protestation initié par de jeunes chômeurs de l'Ahaggar.
Répondant à l'appel du comité des chômeurs de Tamanrasset, pas moins de 200 jeunes ont battu le pavé pour finir devant l'enceinte de la wilaya où ils ont crié leur mécontentement et dénoncé 'les magouilles de l'administration et les dépassements relevés sur le marché de l'emploi dans le Sud". Des universitaires pour la majorité, les protestataires ont ainsi choisi leur manière de souhaiter la bienvenue au responsable de l'exécutif dans une wilaya où le problème de l'emploi a fait des griffes à l'instar des autres wilayas du Sud, Ouargla et Laghouat en l'occurrence où l'effervescence a atteint son paroxysme.
Sans lui accorder le temps de savourer le thé préparé à l'occasion de son avènement, M. Chater a été vite mis dans le bain pour affronter une frange de la société qui en a marre des promesses non tenues ou de ce qui a poussé les jeunes protestataires à s'interroger : 'Pourquoi sommes-nous marginalisés ' Avons-nous le droit à un poste
d'emploi '" lit-on sur les banderoles déployées par les manifestants.
D'autres brandissent des bandes où ils dénoncent 'la hogra" et 'le mercantilisme des gestionnaires jésuites ayant trouvé le moyen de détourner des milliards pendant que nos jeunes sont laissés pour compte où livrés à l'incertitude où les chances de la dérive se font de plus en plus ressentir".
La question est maintenant de savoir faire preuve de sagesse pour désamorcer la bombe sociale qui risque d'exploser à tout moment dans cette wilaya aux 51 nationalités. Il ne s'agit pas là de l'application des lois récemment promulguées ou du régionalisme cautionné par l'Etat, mais de la bonne man'uvre que le désormais premier magistrat de la wilaya devrait faire pour éviter le rebondissement des jeunes et pour aussi déjouer les conflits, d'ordre ethnique particulièrement, qui sont ourdis par les ennemis de l'Algérie. Pour commencer, M. Chater a eu recours à la vieille méthode d'apaisement qu'est la promesse et il a pris solennellement l'engagement de résoudre les problèmes, celui de l'emploi en premier, avec le concours des élus locaux, des notables et des chefs de tribu. Apparemment, il y a du pain sur la planche, Monsieur le wali.
R K