Algérie

Les chômeurs, premières victimes du phénomène


Le phénomène du suicide touche particulièrement la classe juvénile, cette catégorie très vulnérable de la société. Le désespoir et la mal-vie sont entre autres, selon des spécialistes, les principales raisons qui poussent notamment les jeunes à  mettre fin à  leurs jours. D'ailleurs, les chômeurs sont les plus touchés par le suicide dans la wilaya de Tizi Ouzou, a déclaré le professeur Ziri au cours d'une communication donnée lors des  journées médicochirurgicales qu'a abritées, le week-end dernier, le CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Le conférencier a révélé aussi que la plupart des cas ont eu lieu dans les communes rurales, dont la quasi-totalité avait des antécédents psychiatriques (29,3% présentaient une schizophrénie, 19,5% des troubles de l'humeur). «Le suicide reste un acte ambigu et complexe qui ne peut àªtre expliqué par aucune théorie unique et doit donc àªtre considéré sous plusieurs angles», a-t-il fait remarquer, avant de préciser que durant l'année 2008, la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré 54 cas de suicide, dont  le taux d'incidence était de 4,1 pour 100 000 habitants. La tranche d'âge 40-49 est la plus touchée avec un taux d'incidence de 7,4%  chez les deux sexes. Le professeur Ziri a également souligné que les moins touchés sont les 10-19 ans. Il a aussi révélé que la commune de Ouaguenoune avait enregistré le plus grand nombre de suicides, tandis que le taux le plus bas a été  enregistré dans la région de Boghni. Le professeur Ziri a indiqué aussi que «le mode de suicide le plus observé est la pendaison dans une proportion des 3/4, soit 79,5% pour les deux sexes (83,2%), soit 2/3 (64%) chez les hommes et chez les femmes suivie de la défenestration (7,6%), les intoxications (4,5%) et par arme à  feu (3,8%)».  Il a parlé également, dans le même sillage, du niveau social des suicidés. Dans ce chapitre, il a expliqué que 54,5% des victimes de ce phénomène ont un niveau socioéconomique moyen. Par ailleurs, le même conférencier a indiqué qu'«il n'existait pas d'enquête épidémiologique et clinique cherchant à  réaliser une étude exhaustive associant sur un territoire donné en Algérie les tentatives de suicide et les suicides au cours d'une période de temps suffisamment longue». Il a, à  l'occasion, indiqué que «contrairement à  ce qu'on pourrait croire, le suicide n'est pas plus élevé dans la région de Kabylie que dans d'autres régions du pays». Il veut ainsi dire que même les autres régions du pays sont touchées par ce phénomène. «Il n'y a pas plus de suicides en Kabylie qu'ailleurs. Seulement, dans cette région, chaque cas est dénoncé par la presse», a conclu le professeur Ziri, auteur d'une thèse sur le suicide en Kabylie.               
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