Algérie

Les chômeurs en grève de la faim







Ils étaient une vingtaine en ce premier jour de sit-in et de grève de la faim, qui a regroupé les représentants des daïras de Ouargla, Taïbet et Hassi Messaoud, hormis ceux qui ont été renvoyés le matin même au barrage de Aïn Beïda. La veille, la police ayant eu vent de la grève qui allait avoir lieu, suite à  l'envoi tous azimuts d'un préavis, les grévistes étaient attendus : leur mouvement a été encadré par les forces de l'ordre pour éviter tout débordement et ils ont été sommés de s'adresser au bureau de main-d'œuvre.
Mais l'injonction n'a pas eu d'effet, les forces de l'ordre ont évité la manière musclée et les contestataires ont exprimé leur ferme détermination à  voir le nouveau wali pour l'informer, disent-ils, «de tout ce que personne d'autre que nous ne saura lui dire, de notre souffrance qui n'émeut personne, et peut-être arriverons-nous à  le persuader d'ouvrir une enquête sur le clientélisme entendu entre les sociétés et l'agence de l'emploi et venir voir nos maisons en ruine et nos parents malades et démunis». Parmi le groupe, les suicidaires de l'été dernier qui se sont vu, depuis, refuser le droit de se présenter au bureau de main-d'œuvre sans pour autant que leur situation socioprofessionnelle ou même humaine n'interpelle quiconque au sein des instances exécutives et élues.
Le Ramadhan passé devant les portes de l'APW n'a pas eu l'effet escompté, nous explique Ghobchi, le chômeur suicidaire qui, manque de pot, dit-il, a survécu à  ses blessures, à  la faim et même à  une piqûre de scorpion. Cette grève de la faim survient donc après une série de démarches entamées auprès des instances judiciaires de la wilaya de Ouargla où le procureur de la République ainsi que le procureur général ont été destinataires de plaintes collectives mettant en cause les responsables de l'Agence nationale de l'emploi (Anem), mais aucune instruction judiciaire n'a été ouverte. Les doléances ont été déférées devant les instances de l'emploi et le cabinet du wali.
Par ailleurs, les instructions du Premier ministre concernant l'organisation d'auditions généralisées de chômeurs contestataires ont abouti à  des procès-verbaux restés sans suite pour le moment. Selon les chômeurs abordés hier devant la wilaya, un grand espoir est placé dans le nouveau wali qui, «peut-être, ne sera pas encore immunisé antimisère humaine». Pour eux, «le président de la République a sûrement envoyé un nouveau wali pour écouter les plus vulnérables et rectifier le tir».


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