Pour son premier vrai test, l'équipe nationale version Madjer a concédé une défaite logique face à une formation iranienne plus disciplinée sur le plan tactique. Mais au-delà du résultat technique qu'il faut d'emblée reléguer au second plan ne serait-ce qu'eu égard au caractère amical de la rencontre, il y a lieu de s'interroger sur les choix tactiques du coach national, loin de faire l'unanimité. Après avoir testé un schéma tactique en 3-4-3, face à la Tanzanie, avec donc trois défenseurs, Madjer est revenu hier à un système tactique en 4-2-3-1, avouant du coup que le recours à une défense à trois contre la Tanzanie était en fait une erreur.Une expérimentation vite abandonnée qui renseigne suffisamment sur le fait que ce choix est beaucoup plus le résultat d'une improvisation que d'une stratégie mûrement réfléchie. Cependant, et cela s'est vite fait sentir en première période, l'utilisation de Ferhat sur le flanc droit et de Bensebaïni sur le flanc gauche, des joueurs peu habitués à jouer dans ce registre, a privé l'EN de cette percussion nécessaire sur les ailes. Soudani et Mahrez n'ont pas eu le soutien nécessaire d'autant que le milieu de terrain formé de Medjani, Boukhenchouche et Hani a eu beaucoup de mal à construire le jeu.
Devant la pression de l'équipe iranienne, beaucoup plus entreprenante, ce trio s'est retrouvé souvent à jouer à rebours, c'est-à-dire sollicitant trop souvent sa défense au lieu de jouer dans les intervalles et avancer dans le jeu. Cet état de fait a poussé l'EN a commettre des erreurs en défense qui reste le maillon faible des Verts. Sur deux erreurs de marquage flagrantes, induites aussi par le manque de complémentarité entre Mandi et Chafaï, l'Algérie a concédé deux buts franchement de débutant. Elle aurait pu en encaisser d'autres n'était la maladresse des attaquants iraniens au moment où nos attaquants, à l'exception de l'occasion de Soudani, semblaient déconnectés du jeu. Ce n'est qu'après avoir concédé deux buts, que Madjer a compris qu'il avait failli en titularisant Bensebaïni et Ferhat dans les deux couloirs. Il change du coup son fusil d'épaule, plaçant Benmoussa et Mandi dans les couloirs.
Ces changements apporteront leurs fruits puisque les Verts reprendront les rênes du jeu en seconde période. Benmoussa apportera assurément plus de danger sur le flanc gauche mais là aussi, au lieu de sacrifier sa sentinelle, en l'occurrence Medjani, incapable de sortir proprement le ballon et totalement hors sujet hier, Madjer décide inexplicablement de faire sortir Hani. Pis, au meilleur moment de la domination algérienne, Madjer "soulage" les Iraniens en remplaçant Mahrez par El-Mellali. Celui qui constituait la source du danger algérien n'a d'ailleurs pas caché sa colère et sa désapprobation après sa sortie. À partir de ce moment, le jeu des Verts a baissé d'intensité, ne parvenant pas à égaliser après avoir réduit la marque grâce à une balle arrêtée et une belle tête de Chafaï alors qu'ils auraient dû appuyer davantage sur le champignon devant le repli de l'équipe iranienne.
Des joueurs comme Feghouli, Boudebouz, Ounas, pour ne citer que ceux-là, auraient pu également constitue r des solutions dans le match d'hier si Madjer avait songé à eux au moment de l'établissement de la liste des convoqués. Outre donc la stratégie de jeu qui cristallise on ne peut mieux aujourd'hui les hésitations de Madjer, force est de constater également que le choix des hommes laisse à désirer.
SAMIR LAMARI
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Posté Le : 28/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir LAMARI
Source : www.liberte-algerie.com