Les indicateurs économiques de l'Algérie replongent dans le rouge. Les déficits ont ressurgi, faute d'une réforme structurelle à laquelle appelaient le FMI et la Banque mondiale depuis plusieurs années déjà.Plusieurs centaines de milliards de dollars se sont évaporés depuis 2000 pour un résultat si maigre ; le pays importe tout et ne produit presque rien. La chute que l'on veut prolongée des cours du pétrole est un cercle infernal dans lequel l'économie algérienne s'est fait prendre et dont les tournants menacent d'être infinis. Face à cette grisaille qui pointe à l'horizon, le gouvernement s'embrouille, comme en 2009, dans ses mesures et ses petits calculs d'épicier, à défaut de se laisser embarquer dans une véritable et profonde refonte structurelle de l'économie.En 2009, au lendemain d'un séisme financier et économique planétaire, issu de la crise des subprimes (crédits hypothécaires), l'Algérie, qui vantait la déconnexion de son système bancaire de la toile financière mondiale, a été prise au piège d'un marché pétrolier lourdement affecté par la crise. A la fin de l'année 2009, le pays a vu ses recettes liées aux exportations d'hydrocarbures chuter de moitié. Devant l'ampleur de la crise, le gouvernement s'ingéniait à proposer des cures d'esthétique, à défaut de s'attaquer aux vrais problèmes de l'économie.Surgissait alors une loi de finances complémentaire qui mettait fin au crédit à la consommation, qui consacrait le crédoc (crédit documentaire), mais qui doublait aussi la taxation des ménages. Une nouvelle crise surgit des milieux pétroliers, une nouvelle panique se fait sentir en interne et une nouvelle loi de finances complémentaire mijote dans les cuisines les plus étroites du gouvernement. Nous voici replongés dans les moments de crise. Mais le pire est à venir.Mesures mièvresChez l'Exécutif, on reprend les mêmes ingrédients de 2009 pour en faire la même recette. Ce triste folklore risque de se révéler rapidement un nouveau coup d'épée dans l'eau. Pendant ce temps d'incertitudes, les experts du FMI, qui ont séjourné récemment à Alger, ont prescrit une cure qui passe par une politique macroéconomique prudente et des réformes structurelles qui devraient rompre avec les anciennes formules économiques qui sont encore en vigueur.Les experts du FMI ont dit tout simplement que la recette qui a été à l'origine de la crise n'est plus tenable. On ne peut décidément faire d'omelette sans casser des ?ufs. Le gouvernement devrait favoriser la production, l'investissement, assainir l'environnement dans lequel évolue l'entreprise, maîtriser les dépenses courantes, améliorer la compétitivité extérieure du pays, mener des arbitrages douloureux à même de rendre soutenable la dépense de fonctionnement, en finir avec «la fièvre acheteuse» et tous les fléaux qui gravitent autour du métier de l'importation, etc.En un mot, le gouvernement doit se rendre à l'évidence qu'il n'aura plus la marge de man?uvre budgétaire dont il jouissait pendant les années du pétrole cher. Les mesures mièvres de la LFC-2015 ne sont aucunement une action sérieuse et un programme crédible face à l'ampleur de la crise. Côté volonté politique, cela manque de souffle. Le régime nourrit une folle phobie de voir un jour l'économie productive prendre le pouvoir. C'est pourquoi le régime politique tente d'entretenir avec acharnement la flamme de la rente pétrolière qui sert à maintenir sous perfusion la société et tous les autres agents qui gravitent autour de lui.
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Posté Le : 25/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Titouche
Source : www.elwatan.com