Algérie

Les choix



Les choix
«On ne construit pas une société forte sur des choix mous.» Alain Madelin
Il est de prime abord rassurant et réconfortant d'apprendre que la cagnotte des pétrodollars dont Dame Providence a bien voulu, dans son infinie bonté, accabler un pauvre peuple frustré de tout et même de l'essentiel, augmente chaque fin de mois (difficile pour certains) de quelques millions de dollars. Cela peut donner le vertige à ceux qui ont la mauvaise habitude de compter en centimes de dinars, aiguiser l'appétit ou faire pousser les dents (déjà assez longues) de ceux qui ont toujours eu la bonne idée de mordre à pleines dents dans les budgets de l'Etat et de se découvrir titulaires d'un imposant capital juste après l'agonie du socialisme spécifique. Et il paraît que ce sont ces derniers qui mènent le radeau de la Méduse vers des horizons incertains.
Alors, la question qui se pose est: que faire de ce matelas de dollars qui agite tous les milieux politiques et rend nerveuses les chancelleries au point que ce pays qui souffre d'un déficit touristique alarmant reçoit tous les jours des délégations obséquieuses qui viennent rechercher des contrats juteux' On ne compte plus les visites d'entrepreneurs étrangers, alléchés par l'odeur des pétrodollars frais, qui viennent proposer leurs bons et loyaux services. Les responsables politiques en place sont noyés sous les félicitations des flagorneurs professionnels pour leur gestion alors que les économistes locaux, tels des Cassandre, ne cessent de prédire une faillite inévitable. C'est d'ailleurs, ce débat qui oppose et divise les familles politiques, jadis unies sous la bannière du parti unique où il faisait bon manger frugalement, certes, mais manger dans la paix et la dignité assurées. Mais alors que faire de cette satanée cagnotte maintenant que la lourde dette envers l'étranger n'est plus qu'un lointain et mauvais souvenir' Il semblerait que les pouvoirs publics aient décidé de mettre la charrue avant les boeufs: le renouvellement des structures du pays, les nouvelles voies de communication qui balafrent le nord du pays dans tous les sens pour contenir les flots des véhicules importés. L'extension d'un réseau ferroviaire qui a connu une longue récession, quatre décennies durant, et la réalisation de lignes de métro et de tramway, la multiplication de lignes de téléphériques semblent inaugurer une nouvelle ère et laissent présager une période de vaches grasses. Les projets de modernisation des flottes maritimes et aériennes décimées par une gestion des plus hasardeuses et souvent critiquées, aussi bien par la presse, que par l'opinion publique, sans parler évidemment des échos que renvoient les cours de justice. Mais est-ce là vraiment ce que cherche tout esprit qui se soucie un tant soit peu du lendemain' C'est d'abord les patrons privés qui tirent la sonnette d'alarme: jusqu'à quand l'Algérien pourra-t-il se payer le luxe d'aller tous les jours remplir son couffin dans ces supermarchés qui poussent comme des champignons aux portes des grandes villes et qui offrent des produits finis fabriqués ailleurs' Les décideurs pensent-ils former une génération de producteurs appelés à travailler uniquement dans leur pays dans des unités industrielles (privées et publiques) de droit algérien'
Les efforts d'investissement (public, privé et étranger) seront-ils suffisamment importants pour créer des secteurs intégrés à cent pour cent' Les obstacles fonciers, les oubliettes administratives et le mur financier seront-ils aplanis pour que la jeunesse, destinée à une émigration certaine oeuvre dans un chez-soi retrouvé' La création d'entreprises, de montage ou de production de produits finis est une garantie pour la création d'emplois dans un pays où les diplômés fournissent des dizaines de CV avant de demander un visa!


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