Algérie

Les chirurgiens refusent de « porter le chapeau »



Hier, les chirurgiens exerçant au nouvel hôpital de Skikda ont tenu un sit-in dans l'enceinte hospitalière pour signifier leur refus de servir de «boucs émissaires», refusant ainsi d'endosser des responsabilités qui, selon leurs termes, ne devraient pas les en incomber directement.Prônant d'emblée le dialogue, ils témoignent cependant qu'en dépit de leurs multiples démarches, ils n'ont à aucun moment réussi à s'entretenir, ni avec le DSP, ni avec les représentants des pouvoirs publics.
Ils rajoutent qu'ils venaient d'être destinataires d'une note de service émanant de la DSP, leur intimant l'ordre de pratiquer des césariennes. «Nous avons de tout temps répondu présents dans des situations d'urgence pour venir en aide à des centaines de parturientes, mais nous ne pouvons pas suppléer éternellement les gynécologues et nous exposer à des poursuites judiciaires dans des cas d'éventuelles complications», soutiennent-ils.
Et de citer plusieurs cas de sages-femmes et de chirurgiens qui s'étaient déjà retrouvés aux bancs des accusés. «On a déjà eu à exposer nos points de vue à maintes reprises et on est allés jusqu'à nous entretenir avec le procureur de la République qui nous a fait comprendre que du point de vue juridique, nous restions les seuls responsables au cas où on viendrait à déposer des plaintes contre nous si jamais l'une des parturientes ou son nouveau-né venaient à avoir des complications», rajoutent nos interlocuteurs.
Ces derniers jugent qu'on voudrait leur imposer «de pratiquer des césariennes alors qu'on ne dispose pas d'une formation spécifique comme l'avait préconisé le ministère de tutelle. Il faut qu'on sache que Skikda est sans gynécologues depuis déjà plus de deux années, sans parler de toute une décennie passée sans suivi des parturientes», témoigne un chirurgien.
D'autres estiment qu'il faudrait plutôt tout entreprendre pour doter cette infrastructure sanitaire de gynécologues et non de «faire porter le chapeau aux chirurgiens», ont-ils laissé entendre.
À relever que leur sit-in a été ponctué, le jour même, par l'envoi d'une commission d'enquête par la DSP, venue, selon les chirurgiens pour «vérifier les protocoles réalisés en 2017» et d'assimiler cet acte à une réplique à leur mouvement.


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