Algérie

Les Chinois en sont les plus grands détenteurs: Les bons du Trésor US de l'Algérie sont-ils en péril ?



A Washington, le bras de fer entre démocrates et républicains sur le relèvement du plafond de la dette américaine se poursuit. Le Trésor américain pourrait être à court d'argent mardi prochain faisant peser à la première économie du monde un risque de défaut de paiement, un abaissement de la note souveraine et de graves dysfonctionnements dans les versements fédéraux.

Barack Obama a mis en garde contre un risque de dégradation de la note souveraine qui leur permet de se financer à des taux avantageux. Si les Etats-Unis perdent leur triple AAA, ce sera « parce que nous n'avons pas un système politique AAA à la hauteur de notre note souveraine » a-t-il déclaré. La tendance n'est pas à l'arrangement et suscite l'inquiétude des pays créanciers des Etats-Unis. Le plus important, la Chine, a critiqué via l'agence Chine Nouvelle, la prise d'otage de l'économie mondiale par des « jeux politiques dangereusement irresponsables ». Le poids des Etats-Unis reste décisif dans l'économie mondiale et ce qui s'y passe a immanquablement de fortes incidences. Une perte du triple A entraînerait une hausse des taux d'intérêts dont les conséquences serait similaire à une augmentation générale des impôts touchant l'ensemble des Américains. Avec pour conséquence, une contraction de la consommation et donc de l'activité économique… au niveau mondial. Comme à chaque crise impliquant les Etats-Unis, la question des réserves de change de l'Algérie placés en bons du Trésor ou Treasury Bonds (T-Bonds) est évoquée avec des commentaires plus ou moins alarmistes. Il faut pourtant, d'emblée, souligner qu'en dépit de la crise actuelle, les bons du Trésor américain demeurent, avec l'or, le placement le plus sûr au monde adossé à la première économie du monde émettrice souveraine de la monnaie de réserve globale. A l'heure où la crise de la zone euro a montré la fragilité relative de l'euro, l'économie américaine sort plutôt renforcée.

Le prêteur tenu en laisse par le débiteur

La bataille à fort relent politicien qui se déroule à Washington ne devrait pas remettre en cause ces fondamentaux. Un économiste algérien nous a fait cette boutade : «Si les bons du Trésor américain ne sont plus solvables, c'est «tzaguette», c'est le retour au XIV siècle ou à la chute de Rome». Tout cela pour dire que l'idée d'une insolvabilité des T-Bonds n'est pas envisageable. Bien entendu, quand les Chinois râlent-ce sont les plus grands détenteurs de T-Bonds avec un ordre de grandeur approchant les 2000 milliards de dollars – ils ne le font pas de manière gratuite. Une dégradation de la note souveraine des Etats-Unis entraînerait une dégradation de la valeur des titres du Trésor américain. C'est une perte de valeur pour les détenteurs de ces bons.

 Une décote des T-Bons entraînerait pour les Chinois une perte de dizaines de milliards. Les placements algériens en bons du Trésor, à une échelle plus réduite, subiraient le même effet. Mais cette décote, expliquent les économistes, reste théorique. Il n'y a pas de cession de T-Bonds sur le marché, leurs détenteurs les gardent et n'ont pas intérêt à les vendre. Les Chinois et les autres grands détenteurs n'y ont aucun intérêt car ils perdraient. C'est une situation paradoxale où le prêteur est tenu en laisse par le débiteur. Ceux qui les détiennent- dont l'Algérie – vont les garder et attendre que l'actuelle bourrasque politique passe. La décote passagère des T-Bonds reste réversible. La seule situation d'une dégradation forte de la valeur des T-Bonds serait une vente brutale et massive sur le marché mondial. Mais les détenteurs de ces bons, Chinois en tête, ne sont pas suicidaires et ne le feront pas. Les Chinois, on l'a déjà souligné, protègent nos « T.Bonds ». Si dans les prochaines décennies les Chinois décident de ne plus acheter de nouveaux bons, la question de la sécurité du placement pourrait être posée.




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