Les membres de la délégation de «Shanxi academy of agriculture», qui se sont installés aux confins de la plaine du bas Cheliff, ne semblent pas dépaysés.A mille lieues de leur province du Shanxi (à l'ouest de la montagne en mandarin), au milieu de cette plaine adossée au mont Ouarsenis, le relief et la vocation pastorale leur évoquent sûrement la nature de leur pays natal. Faut-il rappeler que la chine occupe le premier rang mondial de la production agricole ' Absolument, et c'est un pays qui emploierait plus de 300 millons d'agriculteurs ; c'est dire toute l'ampleur de la vocation que l'homme voue à la terre.Et c'est aussi patiemment que nos chercheurs chinois s'appliquent au travail des champs, avec cette discipline coutumière des chinois, doublée pour ces agriculteurs d'un autre rang d'intransigeance propre à la rigueur scientifique. dans cette station de recherche avancée dépendante de l'Institut de recherche en agronomie (INRA), les chercheurs chinois en nouveaux résidents de cette ancienne ferme ont très vite pris leurs repères et vaquent depuis à leurs activités en connaisseurs des lieux.Pragmatiques mais assidus à la tâche, ils croisent nonchalamment les fellahs des douars voisins désenclavés par la bruyante autoroute Est-ouest qui traverse la plaine. d'autres chinois sont aussi passés par là pour creuser ce chemin, qui est devenu, fatalement, un chemin d'exil pour les malheureux jeunes fellahs dés'uvrés, qui partent gagner leur pitance loin de terres devenues infertiles. Le sel est un mal sournois, selon les experts de la question. La baisse des rendements agricoles due à la salinité rampante ne peut pas être décelée par les simples agriculteurs. Passé un certain seuil, le sel frappe la terre d'infertilité et on aura beau inonder les plantes, le sel les empêchera de s'y abreuver ; les sels sodiques finissent par entamer la structure même du sol qui devient imperméable et s'effondre irrémédiablement, comme les espérances de ces pauvres fellahs astreints à abandonner leurs terres.Les chinois du douar hmadna en savent assez sur cette tragédie humaine, puisque leur pays fait également face à cette insidieuse malédiction. Mais le génie chinois qui ne cède jamais à la fatalité est en train de gagner le défi de ressusciter ces terres de leur mort blanche. En effet, les progrès considérables de la recherche scientifique chinoise ont réussi, par des procédés d'aménagement innovants, de revaloriser des dizaines de milliers d'hectares aux quatre coins des provinces chinoises. A l'heure actuelle, au sein de la station expérimentale de hmadna, ces techniques basées sur la technologie chinoise sont en phase d'être adaptées à la nature du sol local, en collaboration avec les chercheurs algériens. Les résultats de cette démonstration grandeur nature (10 ha) permettront sûrement de convaincre les agriculteurs de l'efficacité de ces techniques pour la reprise de leurs exploitations, forts de l'assistance des experts algériens qui profitent de ce transfert technologique.Gageons que le ministère de l'agriculture prendra les travaux de ces universitaires en considération, en garantissant une meilleure sensibilisation sur les techniques de drainage, les risques de l'irrigation par les eaux salées des nappes phréatiques, l'usage abusif des pesticides et des engrais sodiques, des facteurs aggravants, par le manque d'instruction des cultivateurs qui accentuent la dégradation et l'ampleur de la salinité des sols déjà atteints. gageons enfin que le gouvernement, par le biais de la direction de la recherche et la tutelle de l'agriculture daigne considérer sérieusement l'obtention biotechnologique des engrais organiques, par la culture des souches de bactéries locales résistantes au sel afin d'augmenter la fertilité de ces régions appauvries. Une technologie qui a déjà fait ses preuves au Japon et en chine, et que des étudiants algériens sont prêts à développer à l'université de khemis Miliana, et donner un sens à leurs études, car «étudier sans agir, c'est comme labourer sans semer» pour ainsi conclure par un proverbe chinois.
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Posté Le : 05/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Staïfi
Source : www.elwatan.com