Algérie

Les Chiliens élisent, aujourd'hui, leur président


Deux ans après un soulèvement social sans précédent contre les inégalité sociales et en plein processus de rédaction d'une nouvelle Constitution, un Chili en plein doute se rend aux urnes aujourd'hui pour une élection présidentielle particulièrement indécise. Quinze millions de Chiliens sont appelés à désigner, parmi sept candidats, le successeur du président conservateur Sebastian Piñera, 71 ans, qui, après deux mandats, ne peut pas se représenter et quitte le pouvoir sur une cote de popularité au plus bas (12%). Parmi les deux favoris des derniers sondages, crédités d'environ un quart des intentions de vote, on trouve deux candidats situés aux extrêmes du paysage politique et en dehors des coalitions de droite et de centre gauche qui ont gouverné le pays depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). D'un côté, Gabriel Boric, 35 ans, ancien leader étudiant et candidat de la coalition de gauche «Apruebo dignidad» qui comprend notamment les communistes; de l'autre, José Antonio Kast, avocat de 55 ans et chef du mouvement d'extrême droite Parti républicain, qui surfe sur l'impopularité du gouvernement sortant.»Ceux qui n'ont jamais été favoris apparaissent désormais comme des favoris», constate Raul Elgueta, politologue à l'Université de Santiago. «Ce sont les dernières élections de l'ancien cycle et elles pourraient avoir une issue différente de ce que nous avons eu» jusqu'à présent, ajoute l'universitaire. Juste derrière les deux favoris se détachent deux anciens ministres, la démocrate-chrétienne (centre-gauche) Yasna Provoste, 51 ans, et le libéral de droite, Sebastian Sichel, 44 ans. Autre inconnue, la participation des jeunes, fortement mobilisés dans la rue depuis le soulèvement de fin 2019 pour plus de justice sociale, mais qui expriment régulièrement leur peu d'intérêt envers les propositions des candidats. Selon une étude de l'Institut national de la Jeunesse, 77% des jeunes iront «probablement» ou «assurément» voter aujourd'hui. Ce scrutin particulièrement ouvert intervient deux ans tout juste après une crise sociale inédite dans le pays sud-américain pour réclamer une société plus juste après des décennies de politiques ultra-libérales. Gabriel Boric pourrait profiter de l'aspiration de très nombreux Chiliens à plus d'égalité sociale, une réforme du régime privé des retraites et une présence accrue de l'Etat dans les secteurs de la santé et de l'éducation. «Il est extrêmement important (...) de construire un Etat qui garantisse les droits, la dignité et l'égalité, la seule façon d'avoir de la stabilité», a fait valoir vendredi le plus jeune candidat présidentiel de l'histoire du Chili, lors de son dernier meeting. Mais les analystes ont également observé une récente montée de l'extrême droite face aux actions violentes des protestataires les plus radicaux et nourrie par les préoccupations croissantes des électeurs concernant l'immigration illégale et la criminalité. D'autant que la pandémie a fait monter le chômage, creusé la dette et que l'inflation avoisine désormais 6%, une nouveauté dans le pays. Autre incertitude, la Constitution qui sortira des travaux entamés en juin par l'Assemblée constituante. Le texte, qui pourrait revoir les prérogatives du président et du Parlement, sera soumis aux Chiliens par référendum au cours du mandat à venir. Aujourd'hui, les Chiliens vont aussi renouveler leurs 155 députés, 27 des 43 sénateurs et les conseils régionaux. Les bureaux de vote seront ouverts de 08h00 à 18h00 locales (11h00 à 21h00 GMT) et les résultats sont attendus tard dans la soirée.
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