Algérie

Les chiffres qui inquiètent les consommateurs



Les chiffres qui inquiètent les consommateurs
Chez nous, on importe n'importe quoi...La conjonction entre la baisse du prix du pétrole et la hausse des importations des produits a de quoi inquiéter le gouvernement et les consommateurs.Si les investissements dans certaines productions agricoles ne se redressent pas en 2015, il y aura de fortes pressions sur la demande des produits alimentaires. Déjà les chiffres de 2014 en ce qui concerne la production agricole ne sont pas bons et le meilleur témoin sur cette situation est la hausse des importations puisque l'Algérie a fait venir de l'étranger pour 3,29 milliards de dollars de céréales constituées de blé, d'orge et de maïs en 2014. Cela signifie une hausse de 12,52%. Même remarque en ce qui concerne les quantités de céréales importées qui ont atteint 11,35 millions de tonnes contre 9,13 millions de tonnes en 2013, en hausse de 24,4%. Ces importations sont essentielles pour couvrir les besoins alimentaires en céréales pour une population de 38 millions d'habitants dont la consommation peut atteindre quelquefois 80 millions de quintaux. Quant à la production, elle oscille autour de 50 millions de quintaux. Ces chiffres peuvent représenter 70% des besoins. Pour une couverture à 100% de la demande, il faudrait une production de 80 millions de quintaux.Sans la réalisation de ces perspectives, l'Algérie risque de retomber dans la même situation qu'en 2008 avec la crise alimentaire mondiale avec, cette fois-ci, moins de ressources pour couvrir les importations et pas seulement celles des céréales. Alors le gouvernement a bien l'intention d'augmenter la surface irriguée pour attirer davantage d'investisseurs. Déjà le nombre de projets enregistrés auprès de l'Andi pour la période 2002-2013 dans la production des céréales est de 27 projets, ce qui pourrait alléger la facture d'importation. Cette facture doit aussi supporter les importations d'autres produits comme le lait pour combler le déficit laissé par une production locale de 3,5 milliards de litres par an contre 2,92 milliards de litres pour l'année 2011. La aussi, les importations peuvent atteindre 1 milliard de dollars de lait en poudre.Pour couvrir la demande totale, il faut une production de 3,8 milliards de litres collectés mais auparavant il faut que les éleveurs disposent d'un nombre suffisant de vaches et d'une production suffisante en fourrages. Pour l'instant, les prix de ces deux spéculations comme les céréales et le lait sont subventionnés mais une menace pèse aussi sur cette subvention si les caisses de l'Etat continuent à se remplir à un rythme moindre que lors des années précédentes. D'ailleurs, la pression sur les prix se fait ressentir lorsque l'examen se porte sur d'autres produits comme la pomme de terre, où là aussi, la production peut s'avérer insuffisante car en 2013, il y a eu une récolte de 50 millions de quintaux contre 42 millions de quintaux en 2012 avec une consommation de 130kg/habitant et par an. Lorsque le prix atteint ou dépasse 100 DA, les consommateurs expriment fortement leur mécontentement. Si d'autres produits connaissent un tel sort, il n'y a rien qui exclut l'explosion de mouvements de population.Les citoyens doivent bien trouver les protéines quelque part pour maintenir leur santé en bon état. Et ils ne se dirigent pas en masse vers les produits carnés pour les trouver. D'ailleurs, même les viandes blanches et rouges atteignent quelquefois des pics. L'Algérie produit plus de 20 millions de têtes d'ovins et 2 millions de bovins avec une production moyenne de 300.000 tonnes de viandes blanches par année. Les importations atteignent, pour certaines, 20.000 tonnes de viandes qui équivalent à une vingtaine de millions de dollars pour atteindre une consommation de 20 kg/habitant/et par an dont 12 kg de viandes rouges.Ces produits ne sont pas soumis à une tension résultant de l'importation mais d'autres aliments le sont, ce qui est déjà assez inquiétant si les prix du pétrole ne se redressent pas rapidement.




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