Algérie

Les chiffres font peur!



Les armes blanches font des ravages chez les jeunesLes répercussions de la violence chez les jeunes n'épargnent aucun secteur.
Le phénomène de la violence chez le jeune inquiète désormais plusieurs secteurs. La journée d'étude qu'a organisée, hier, la sûreté de la wilaya d'Alger sur ce thème a fait ressortir que la prise en charge de ce phénomène nécessite l'implication de plusieurs secteurs. C'est le cas du secteur de l'éducation, de celui de la santé, de la jeunesse et des sports et des affaires religieuses.
Lesdits secteurs qui ont délégué des représentants pour débattre de ce phénomène ont fait part de plusieurs interprétations pour ce phénomène et suggéré de nombreuses solutions pour sa prise en charge. Représentant le secteur de la santé à cette occasion, les professeurs chefs de service de médecine légale et psychiatrie au niveau du CHU Mustapha Pacha, respectivement les professeurs Belhadj et Benathmane, ont fait savoir que la prise en charge de ces jeunes est particulière et délicate en même temps au niveau des hôpitaux.
Selon le professeur Belhadj qui a présenté une conférence sous le thème: «L'impact médico-légal de la violence, le jeune auteur de la violence ou victime de la violence quand ce dernier se fait agresser représente aussi un danger pour le personnel médical et paramédical traitant.»
Le professeur Belhadj qui reconnaît d'emblée que la violence chez le jeune est comme le cancer qui nécessite du temps pour qu'il soit guéri, a plaidé pour l'humanisation des services de prise en charge de ce dernier au niveau des hôpitaux. Le chef de service de médecine légale au niveau du CHU Mustapaha Pacha qui a appelé le ministère de la Santé à prévoir des textes dans ce sens dans la future loi sanitaire, a plaidé notamment pour l'amélioration des conditions d'accueil de ces jeunes au niveau des hôpitaux et de prévaloir le service d'écoute.
Le conférencier a abordé par ailleurs dans sa conférence le développement de la violence en Algérie et les procédés utilisés. Influencée par la Toile, la nouvelle génération ne fait, selon le professeur Belhadj, qu'appliquer ce qu'elle regarde sur ce support et imiter.
Ainsi, les petites baïonnettes utilisées autrefois par les agresseurs, afin de réaliser leurs actes d'agression, ont cédé la place aux sabres. En outre, le conférencier a saisi l'occasion pour tirer la sonnette d'alarme quant au niveau d'instruction des jeunes violents. En effet, le niveau d'instruction chez ces derniers n'est plus le primaire ou le moyen, mais c'est souvent le secondaire. Pour sa part le professeur Benathmane a développé dans sa communication intitulée «Aspect neurobiologie de la violence», le fait que la violence chez les jeunes n'est pas toujours le résultat comme certains veulent le canaliser des problèmes sociaux, la violence s'explique souvent biologiquement.
En effet, certaines déformations biologiques sont responsables de la violence chez les jeunes. Le facteur de l'hérédité est aussi responsable de ce phénomène. Ainsi, les agents de la police et le juge ne doivent pas passer directement à la condamnation de ces jeunes, mais ils doivent d'abord leur faire passer des examens médicaux chez les médecins spécialistes. Emboîtant le pas au professeur Belhadj, le professeur Benathmane a plaidé aussi pour le fait de prévaloir la prévention sur la répression à l'égard de ces jeunes.
De leur côté, Mme Faci de l'académie est d'Alger, Imam Yahia, de la direction des affaires religieuses et Abderrahmane Arrar du réseau Nada, ont souligné que le phénomène de la violence est étranger à la société algérienne. Dans les années 1970, ce phénomène n'existait pas. Ainsi, la principale raison de l'avènement de ce phénomène selon les intervenants, est le recul des valeurs et de l'éducation, ainsi que l'avènement de la technologie particulièrement la Toile et les réseaux sociaux.
Pour prémunir ces jeunes, les intervenants ont appelé les médias à jouer le rôle de la sensibilisation.
A noter que le directeur de la sûreté de la wilaya d'Alger et le directeur de la police judiciaire ont intervenu à l'ouverture des travaux de cette journée. Ils ont insisté particulièrement sur les efforts et les moyens mis en place afin de juguler ce phénomène, et ce, en commençant par le travail de sensibilisation jusqu'à la répression. Pour les intervenants la lutte contre la violence est centrale car sans la paix, la société ne peut jamais vivre heureuse.
Le directeur de la sûreté de la wilaya d'Alger, a fait part dans son intervention de traitement de 14.737 affaires traitées par ses services en rapport avec la violence, la saisie de 1 kg de héroïne, de 136450 comprimés de psychotropes et de 6800 armes blanches. La sûreté de la wilaya d'Alger a effectué 247 visites de sensibilisation auprès des établissements scolaires et de la jeunesse.


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