Algérie

Les chefs d'entreprise en parlent



Les chefs d'entreprise en parlent
- Slim Othmani (NCA-Rouiba )«Je trouve que l'IBS est un impôt acceptable. La question se pose au niveau de deux impôts. Le premier concerne les charges patronales qui ont un impact énorme sur l'entreprise. Dans mon secteur d'activité, la TAP représente 2%, voire 1,4%, mais rapportée à l'IBS, elle représente près de 36% d'impôt sur les bénéfices à elle seule. En plus de cela, les charges patronales représentent plus de 30% de l'IBS. Globalement, si vous additionnez le poids de la TAP, celui des charges patronales et de l'IBS, vous aurez une pression fiscale supérieure à 70%. La pression fiscale vient simplement des taxes injustes comme la TAP qui déstructure l'économie algérienne.L'annonce faite de la réduction de la TAP est un pas en avant mais qui est largement insuffisant, qui ne résout pas le problème de fond qui est celui de la lourde charge fiscale. Pour nous producteurs, la solution qui est préconisée de passer de 2% à 1% ne change pas grand-chose. On continuera toujours à avoir une charge fiscale et cela ne va pas aider à normaliser le secteur de la distribution qui lui continue, à cause de la TAP, à ne pas pouvoir exister en tant qu'activité effective en Algérie.Le système fiscal algérien n'est pas équitable dans sa forme. Il doit être revu et repensé. Réduire seulement la TAP n'est pas utile. C'est une décision qui manque, à mon sens, de courage, qui nécessiterait plus de compréhension de la réalité économique de l'Algérie pour qu'on puisse finalement dresser correctement le problème de la TAP. Donc, la TAP et les charges patronales qui sont un véritable handicap pour le monde de l'industrie. Le monde des services est lui encore plus handicapé. Quand on passe le service à 24%, c'est vraiment assassiner l'économie algérienne.Le secteur de service va être celui qui portera l'économie algérienne. C'est le secteur qui devrait apporter de la compétitivité aux entreprises de production. Si on assassine, comme on est en train de le faire, le secteur des services, on va par ricochet affecter le secteur de la production. Je pense que les concepteurs, excusez-moi le terme, ne se cassent pas trop la tête en terme de réflexion pour ce qui est de la reforme du système fiscale. Je pense que les concepteurs ne discutent pas suffisamment avec les pratiquants de la fiscalité algérienne et je pense qu'ils se laissent aller à la facilité.»- Hassen Khelifati (Alliance Assurances)«La pression fiscale pèse sur les opérateurs du moins ceux qui travaillent dans la transparence et qui n'ont pas de pratiques informelles. Dans notre réseau de distribution, la TAP pose beaucoup de soucis à nos agents elle peut représenter jusqu'à 30-40 % de leurs revenus. A cela, il faudrait ajouter différentes taxes. On vient de lire que la loi de finances comporte une aggravation du taux d'IBS pour les sociétés de services.Ce qui n'est pas pour nous une bonne nouvelle. Même la TAP n'a été soulagée que pour les producteurs de bien. Or, 60% de la valeur ajoutée en Algérie est créé par des sociétés de service. Donc, on ne comprend pas cette différenciation entre les producteurs de biens et ceux de service. Je pense qu'il y a un travail à faire au niveau de soulagement fiscal.Par exemple, exonérer l'IBS destiné à être réinvestis pour plus de création d'emploi et de valeur. Globalement, le système fiscal est extrêmement désavantageux et contraignant pour les opérateurs qui travaillent à 100% dans l'informel. Je pense que les aménagements partiels du système fiscal ne vont pas régler le problème. Aujourd'hui, il doit y avoir une réflexion profonde à mettre en place en vue d'aller vers une réforme fiscale généralisée et rendre plus lisibles les textes actuels.»- Farid Bourenani (Groupe Cevital)«La TAP est un frein à la création de valeur, par contre l'impôt sur les sociétés n'est pas un frein à la création de valeur. L'un se prend en amont et pénalise le revenu disponible des entreprises pour son investissement alors que l'autre est un résultat. Autant, je peux payer de l'impôt sur un résultat autant il est relativement injuste s'il y a un prélèvement sur la génération du chiffre d'affaires. L'impôt ne doit pas taxer la création de valeur mais doit taxer le revenu, en d'autre terme le bénéficie. La fiscalité sert aussi à orienter l'économie.Je peux parfaitement dire que mon impôt sur les bénéfices réinvestis dans l'entreprise pour son développement va sévir une imposition moindre que celui qui prélève son bénéficie pour le sortir de l'entreprise. La règle est simple : si les actionnaires prennent leurs bénéficies, il faut que l'Etat prenne son impôt et si les propriétaires décident de le laisser au service de l'entreprise pour son développement, l'Etat peut aussi contribuer à ce type de chose. Je suis contre la non-imposition si par ailleurs le propriétaire lui prend ses bénéfices.Le système fiscal algérien n'est pas suffisamment incitatif. Aujourd'hui, il faudrait faire un bon usage du crédit d'impôt pour orienter l'investissement là ou il doit être. On n'invente rien. Le France lorsqu'elle a voulu développé le logement locatif, elle l'a fait de manière suivante : quand elle a voulu développé l'équipement des ménages en fenêtre double vitrage pour économiser de l'énergie, chaque ménage qui a investi pour rénover ses fenêtres a bénéficié d'un crédit d'impôt qu'il ne payera pas sur les années à venir. »- Laid Benamor ( Groupe Benamor)«Nous souhaiterons qu'il y ait des allégements fiscaux. On espère qu'il y aura une amélioration du côté de l'IBS et de la TAP, deux taxes pénalisantes pour les opérateurs économiques. Je pense que les pouvoirs publics ont pris en considération nos doléances et nos demandes pour pouvoir alléger ces deux taxes. On souhaiterait aussi qu'il y ait un allégement fiscal pour inciter les gens à investir. Seul un allégement fiscal pourrait faire intégrer le secteur informel dans le circuit formel. Quelqu'un qui ne paye pas d'impôt, je ne pense pas qu'il accepterait du jour au lendemain toute cette fiscalité. C'est pourquoi, nous demandons un allégement fiscal.»




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