En relève, au deuxième acte des vêpres, les chauve-souris apparaissaient, grises ou noirâtres, nous prédisant le temps. Elles viennent couper et marquer la saison passée, puis la nouvelle. Ces chipies laides au repos, en vol sont la beauté du sombre. Des ailes en faux, des yeux saillants, point de cou, comme pour tripler la force, peu de pattes griffues, une très-large gueule s'ajoute en groin de porc, toujours ouverte, elle happe sans arrêter, se ferme et se rouvre encore. Ainsi, elles mangent, doivent boire, se baigner, nourrirent des avortons monstrueux en serpentant des tourbillons bourrés de petits cris. Elles tournent, font cent, milles cercles, un dédale de figures incertaines, un labyrinthe de courbes variées, qu'elle croisent, recroisent à l'infini. L'ennemi s'y éblouit. Ce sont les vraies reines de l'air; tout l'espace leur appartient par l'incomparable agilité de ces mouvements de chasseuses noctambules.
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Posté Le : 17/11/2011
Posté par : chaouibani
Ecrit par : Jacques Arena
Source : mémoire