Algérie

Les chauffeurs de taxis s'impatientent



«Nous ne pouvons plus tolérer la concurrence déloyale des clandestins, les problèmes des stations, les coûts exorbitants de la location des licences, les promesses non tenues de l'APC, et face à la flambée des prix, le coût dérisoire des courses. Les 5.800 taxieurs de la ville ne comptent pas rester les bras croisés. Il est très probable qu'un mouvement de protestation suive juste après l'Aïd.» C'est ce qu'indique M. Gherghouz Abdallah, secrétaire général de l'union des commerçants en charge du transport. Mais si ces mêmes taxieurs se disent mal compris et souvent mal aimés, le citoyen de son côté a bien des choses à dire. Sur le plan pratique et si vous avez la «mauvaise idée» de rentrer par taxi pour rejoindre votre domicile à Sidi Mabrouk, la station de Boumezzou en contrebas du marché Boumezzou est là pour vous servir, sauf que cette station n'existe que virtuellement, désertée depuis les premiers jours de sa mise en place.

 Si vous désirez vous rendre à Djebel Ouahch, vous aurez certainement beaucoup plus de difficultés à trouver un moyen de locomotion et là encore ce sont les taxis clandestins qui vont prendre le relais des taxis service pour combler ce vide devenu monnaie courante à Constantine. Pour les passagers à destination de la cité Loucif ou du CHU, la station dite «des taxis ponts» n'existe plus depuis plus de dix ans et là encore inutile de faire le pied de grue: les taxis ne feront que passer sans jamais s'arrêter.

 Revenons à notre première destination, celle de SMK, en l'occurrence. Les taxieurs préfèrent ne pas s'y rendre pour des raisons assez objectives. Il faudra, nous confie un taxieur, «brûler» le sens interdit placardé près de l'antenne APC de Bab El-Oued à l'entrée de la rue pour ensuite affronter une route entièrement défoncée, tout en contrebas des deux hôtels en construction. Sur ce tronçon, les dos d'âne ne se comptent plus et de plus il existe une grande quantité de gravats et parfois les morceaux de ferraille sur le parcours. A choisir entre les 100 dinars de la course et laisser un pneu qui en vaut 5.000, c'est vite réglé. Et pourtant l'APC avait pris l'engagement de réparer ce tronçon mais n'a pas honoré ses engagements.

 Pour les passagers à destination de Djebel Ouahch, nous confie un second taxieur, la distance (plus de 5 kilomètres) n'est pas en adéquation avec le prix de la course (30 dinars), ceci sans compter la pente prononcée et l'état calamiteux de la chaussée. Là encore très peu de taxieurs consentiront à vous transporter même si vous vous proposez de supporter seul le montant de la course. Pour ces raisons, nous confie un citoyen, «je suis obligé de prendre deux taxis ; le premier pour me rendre au Faubourg (Emir Abdelkader) et le second pour rejoindre mon domicile à Djebel Ouahch. Cela va vous prendre au moins une heure et vous coûter 50 dinars !». Pour les passagers à destination du CHU ou de la cité Loucif (ex-cité Gaillard), il semblerait que le prix de la course (15 dinars) a fait que de nombreux taxieurs désertent cet axe peu rentable.




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