Le problème
récurrent du service de taxis à Constantine, secteur caractérisé par une
anarchie désespérante, souvent décrié par les citoyens et par les taxieurs
eux-mêmes, a été débattu hier au Forum de la Radio régionale de Constantine,
entre les représentants du syndicat des taxis, de la direction des transports
et du service circulation de la sûreté urbaine.
Ces invités au
plateau de l'émission ont tenté de répondre aux questions des journalistes et
des auditeurs sans arriver à satisfaire l'attente des citoyens qui souffrent
chaque jour des prestations, ou de l'absence de prestations du transport urbain
par taxis, tout en dénonçant à longueur de journée la déliquescence de ce
secteur livré à lui-même. En l'absence remarquée des représentants des
principaux concernés, à savoir les taxieurs et les citoyens, les débats ont
quelque peu laissé l'auditeur sur sa faim. En effet, les quelques impressions
recueillies chez les uns et les autres tout de suite après la fin de l'émission
ont toutes laissé entendre que, d'une part, le débat n'a pas été équilibré, et
que certains participants dont les organismes détiennent des parts de
responsabilités dans la situation actuelle ont éludé les véritables questions
tout en esquivant celles qui sont embarrassantes pour eux.
Le représentant
de la direction des transports, M. Lifa Azzedine, cadre à cette direction de
tutelle, est intervenu en premier pour établir succinctement un état des lieux
en expliquant qu'au niveau de la wilaya de Constantine il y a 4.900 permis
d'exploitation de taxis, dont 3.906 pour la seule commune du chef-lieu de
wilaya. Evoquant la question des tarifs, sujet tant décrié par les citoyens qui
sont chaque fois surpris par des hausses intempestives décidées unilatéralement
par les exploitants, il a dit que les tarifs sont régulés par un décret de
wilaya. A Constantine, a-t-il continué à expliquer, il y a deux catégories de
taxis : les individuels dotés d'un compteur et les collectifs qui sont coiffés
par trois syndicats. «De 52 stations existant auparavant dans le périmètre
urbain et reliant le centre-ville aux banlieues, il en reste maintenant très
peu car considérablement réduites suite au lancement de plusieurs chantiers», a
souligné M. Lifa.
Dans le domaine
du contrôle, la direction des transports emploie deux brigades d'inspecteurs
qui procèdent à deux sorties par semaine en opérant en coordination avec les
services de police. Sur ce plan, la DT recense environ 2.000 procès-verbaux par
an, tous établis pour déficit dans les prestations de service. La sanction dans
ce cas peut aller jusqu'à 45 jours de fourrière, a tenu à préciser le
représentant de la direction des transports.
Pour le
secrétaire général du bureau de wilaya du syndicat national des chauffeurs de
taxis, M.Bendilmi, le problème en la matière et les avatars qui en résultent
découlent tout simplement de l'absence de réunion de la commission technique de
transport de la wilaya. «C'est pour cela que la profession se trouve livrée à
elle-même», a-t-il résumé. Toutefois il n'a pas manqué de signaler que la
formule des taxis compteurs n'a été lancée qu'en 2001 et il y a maintenant
1.600 véhicules de ce genre.
Pour leur part,
les auditeurs ont beau signaler les incohérences qu'ils rencontrent
journellement, comme l'absence de desserte par taxis des nouvelles
agglomérations, comme Massinissa d'El-Khroub, a souligné un auditeur en
demandant pourquoi les taxieurs s'arrêtent au centre-ville de cette dernière en
obligeant les citoyens de prendre un autre taxi pour rallier la grande cité nouvellement
créée. M. Lokman Amara, chef de service de la circulation à la sûreté urbaine,
a estimé qu'il y a une absence totale de culture de taxis chez les uns et chez
les autres, ce qui fait qu'il y a une anarchie dans la profession. Les fraudes,
selon lui, se résument surtout aux arrêts interdits. Se prononçant tout de même
sur le phénomène des taxis informels, il a argué que les fraudeurs sont nés de
l'absence de professionnalisme des taxieurs réguliers. Il a incité les citoyens
à dénoncer le refus de service public ainsi que tout comportement irrégulier de
la part d'un taxieur.
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Posté Le : 09/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com