Algérie

Les chauffeurs de taxi ne décolèrent pas



Les chauffeurs de taxi comptent observer un sit-in demain lundi à Alger. N'ayant pas encore perçu l'aide financière promise par l'Etat, ils dénoncent l'«entêtement» de l'administration, qui refuse de se soumettre aux décisions du président de la République.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - L'aide financière de 30 000 dinars octroyée aux petits métiers et artisans pour atténuer l'impact de la crise sanitaire de Covid-19 sur cette frange de professionnels suscite l'indignation des potentiels bénéficiaires. Ils n'arrivent pas à comprendre cette lenteur pour traduire sur le terrain les décisions annoncées en grande pompe par le président de la République.
Décidée le 26 juillet dernier, cette allocation qui touche les chauffeurs de taxi, les coiffeurs et autres artisans tarde justement à arriver aux bénéficiaires. Au grand dam de ces professionnels des petits métiers qui ont subi un chômage forcé pendant plus de quatre mois en raison du confinement sanitaire de la population pour éviter la propagation du virus du Covid-19. Aujourd'hui, ils font face à des difficultés financières. L'administration, elle, conditionne l'attribution de cette aide financière par le paiement des charges sociales. Pourtant, les orientations du chef de l'Etat ont été claires quant à l'exonération des concernés des charges fiscales et parafiscales.
Ce «blocage» va certainement engendrer des tensions sociales dont la manifestation visible sera le sit-in des chauffeurs de taxi prévu demain lundi 19 octobre, à la station de taxis de Caroubier à l'est d'Alger. Sommés de régulariser d'abord leur situation auprès de la Casnos (Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés), pour pouvoir bénéficier des 30 000 dinars, les chauffeurs de taxi ne savent plus à quel saint se vouer.
«Lorsque nous avons déposé nos dossiers auprès de la Direction des transports de la wilaya d'Alger, ils nous ont exigé de payer nos cotisations à la Casnos. Comment peut-on régulariser notre situation alors que nous n'avons pas travaillé pendant plus de quatre mois après l'arrêt des transports le 22 février dernier», rapporte Nasser Smida, secrétaire général de la Coordination des chauffeurs taxi de la wilaya d'Alger, affiliée à l'Ugta (Union générale des travailleurs algériens).
Pourtant, poursuit-il, «le décret exécutif paru dans le Journal Officiel n°44 précise que l'Etat a suspendu toute application d'amende, de majoration, ou de pénalités dans le cas de retard dans le paiement des charges financières bancaires, fiscales et parafiscales».
Le syndicaliste précise, toutefois, que le ministre des Transports, le wali d'Alger, ainsi que la Direction des transports ont été saisis par écrit mais sans aucune suite.
Face à ce mutisme, et dénonçant le non-respect des orientations du président de la République, les chauffeurs de taxi urbains, collectifs, interwilayas, et ceux desservant l'aéroport d'Alger et la gare routière de Caroubier se sont ainsi donné rendez-vous pour observer un rassemblement et faire entendre leur voix.
Pour rappel, la wilaya d'Alger compte à elle seule près de 22 000 chauffeurs de taxi.
Ry. N.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)