Les chauffards et l'absence d'identité terrienne

Rien n'y a fait donc ! Les campagnes de sensibilisation, les appels à la raison pour que la sagesse et la tempérance s'installent sur les routes, se sont cognés contre la rigidité d'un mur. La vie d'un jeune homme de vingt ans a été ravie par un chauffard avec une affliction débordante. Le comble du drame est qu'il a été tué alors qu'il distribuait au bord d'une route chélifienne une bénéfique pitance à des jeûneurs dans le besoin au moment où ils s'apprêtaient à rompre le jeûne du ramadan. Bénévole du Croissant-Rouge, il était loin de se douter qu'en s'engageant comme volontaire pour aider à servir des âmes dans le besoin, il allait perdre la sienne dans une tragédie que la moindre raison ne peut ni justifier ni expliquer.Quelques jours plus tôt à Oran, un père de quatre enfants a connu le même sort tragique. Employé communal, sa vie a été happée alors qu'il s'usait à soigner la propreté de la rive d'une route. Il laisse une mère et des orphelins derrière lui. Comme si le sort n'avait pas suffisamment cogné contre cet humble et très modeste agent dont le métier était de décharger ses concitoyens de leurs immondices. On imagine l'immense désarroi des familles des victimes qui à leur tour voient leurs vies brisées. Par ricochet, les proches des tueurs verront eux aussi une existence soudainement perturbée.
D'où vient donc cette monstruosité qui se multiplie en livrant sur les routes des énergumènes dépourvus de la moinde identité terrienne '
Il est d'une inconscience extrême que de se fourvoyer dans la recherche d'une once d'humain dans de telles tragédies qui se multiplient sur les routes. Le code vient d'être revu prétendument pour circonscrire ces drames qui n'en finissent pas. Le terrorisme des routes cependant continue son ?uvre animée par des chauffards avec une sauvagerie inouïe. Leur degré de nuisance est plus fort que celui de la prédation animale.
Bien que, à l'opposé, des bêtes elles-mêmes accompagnent leurs comportements de prudence et de circonspection. La déduction est d'une simplicité affligeante.