Algérie

Les chantiers d'Erdogan



Les chantiers d'Erdogan
Cinqante-trois millions d'électeurs ont été conviés, hier, aux urnes pour élire pour la première fois dans l'histoire du pays leur Président au suffrage universel direct. Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003 et dont le Parti de la justice et du développement (AKP) a remporté largement le 30 mars dernier les élections municipales, Ekmeleddin Ihsanoglu, du Parti républicain du peuple (CHP, kemaliste) et du Parti d'action nationaliste (MHP, ultranationaliste), les deux principaux partis de l'opposition, et, Selahattin Demirtas, le leader du Parti démocratique populaire, un bloc qui rassemble la gauche et les Kurdes, sont les trois candidats au scrutin présidentiel. Tous les observateurs ont prédit l'élection d'Erdogan dès le premier tour avec 51 à 57 % des voix et la possibilité pour Demirta? (41 ans), crédité de 9% des voix, de réaliser un score au-delà de sa communauté qui compte 15 millions d'âmes. Quant à Ekmeleddin Ihsanoglu, 70 ans, l'ex-secrétaire de l'Organisation de la conférence islamique et principal rival d'Erdogan, aucun sondage ne lui a donné 44,5%, soit les voix obtenues par les deux partis qui le soutiennent. Erdogan, qui a déjà prévenu qu'il continuerait à diriger le pays depuis une présidence qu'il veut « renforcer » en révisant la Constitution, réalisera-t-il sa principale promesse de campagne ' Faire de la Turquie l'une des dix premières économies du monde d'ici la commémoration du centième anniversaire de la fondation de la République en 2023 ' Pas sûr. D'ici là, Ankara, qui a énormément de défis à relever, doit espérer des solutions aux crises syrienne et irakienne et à son problème kurde dont la situation s'enlise depuis deux ans. Outre ces situations qui pourraient s'étendre à la Turquie, l'actuel Premier ministre doit gérer les nombreuses inquiétudes et critiques que suscite sa manière de faire la politique parmi ses rivaux. Quasiment, tous ont dénoncé sa dérive autoritaire et islamiste et qualifié la campagne électorale « d'injuste et disproportionnée ». Il doit aussi gérer le dossier de candidature de son pays à l'Union européenne. « La Turquie s'apprête à entrer dans une nouvelle ère de tension politique et sociale, prise dans une spirale entre régime autoritaire et agitation de l'opposition », a pronostiqué, inquiet, le journaliste Mustafa Akyol dans le quotidien Hürriyet Daily News. « La Turquie a des problèmes profonds depuis de nombreuses années, qui ne peuvent être laissés irrésolus. Par exemple, la question kurde, le problème des Alawites, des minorités », estime l?éditorialiste du journal Sabah, Mahmut Övur. Erdogan, qui s'apprête à endosser le costume de président de la République, clame à qui veut l'entendre la naissance d'une nouvelle Turquie.




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