Algérie

Les chances de guérison du cancer diffèrent d'une région à une autre



L'Algérie et les pays occidentaux sur un même pied d'égalité dans le traitement de tous types de cancer.

Cette confirmation vient du professeur Kamel Bouzid, chef de service de l'Etablissement hospitalier spécialisé dans la lutte contre le cancer (EHS) Pierre et Marie-Curie (CPMC), pour mettre fin à la polémique déclenchée ces derniers jours sur le taux de mortalité considéré, selon certaines études, plus élevé en Algérie par rapport à d'autres pays.

Le professeur Bouzid a tenu à rassurer, dans un entretien accordé à l'APS, que le taux de survie des cancéreux dans notre pays est identique à celui des pays occidentaux. Pour ce spécialiste, les centres anti-cancéreux en Algérie n'ont rien à envier avec ceux américains et français concernant le traitement de cette maladie pour la simple raison que les moyens de traitement utilisés sont les mêmes. Il a souligné dans ce contexte que les personnes atteintes de cancer en Algérie bénéficient du même traitement dispensé dans les pays occidentaux, à savoir la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, précisant que le taux de survie des cancéreux est établi et évalué par une équipe médicale algérienne en coordination avec l'Institut national de santé publique (INSP).

Cependant, si l'Algérie est à la page dans le traitement du cancer en comparaison avec les pays occidentaux, tel n'est pas le cas pour les différentes régions du pays où les chances de guérison ne sont pas les mêmes. Le Pr Bouzid déplore, en effet, cette inégalité des chances de guérison des cancéreux qui se manifeste dans l'importance des distances et notamment dans les régions du sud du pays et aussi par le manque de moyens humains et matériels pour le traitement du cancer. Citant des pays qui ont réussi à assurer une couverture sanitaire équitables sur tout le territoire, M. Bouzid évoque l'expérience de l'Australie et le Canada qui ont réussi dans ce domaine grâce à la télé-médecine et la télé-chirurgie. «Pour atteindre le niveau de couverture assuré par certains pays comme l'Allemagne où chaque habitant bénéficie d'une couverture de 4.000 dollars, il faut investir davantage d'argent, sachant que cette couverture est de l'ordre de 200 dollars en Algérie».

Le spécialiste voit aussi en la répartition en toute urgence des moyens et équipements, soient-ils humains ou financiers, notamment pour l'achat des médicaments un moyen d'élever les chances de guérison dans les régions éloignées.

Pour sa part, le Pr Larbi Abid, chirurgien en oncologie à l'établissement hospitalier de Bologhine, axe sur les difficultés des malades pour avoir accès au traitement. Même si l'Algérie est l'un des rares pays africains disposant de Registres des cancers (plus de 10), dont trois sont validés par l'Union internationale des registres de cancer, la prise en charge des cancéreux est assurée en majorité au niveau du CPMC, qui reçoit chaque année près de 3.500 malades, car les autres centres hospitaliers du pays ne disposent pas de chimiothérapie et de radiothérapie.

« Le taux de survie des cancéreux en Algérie, souligne M. Abid reflète les différences dans l'accès au diagnostic et au traitement, ainsi que les investissements dans le domaine de la santé d'un pays à l'autre. Le malade algérien est souvent victime des ruptures de stocks de médicaments, de même que les 5 centres de radiothérapie du pays ne peuvent prendre en charge l'ensemble des malades nécessitant une radiothérapie. Avec un traitement incomplet et non réalisé à temps, on ne peut espérer avoir le taux de survie retrouvé dans les pays où les différentes phases du traitement sont respectées, indique ce spécialiste.

D'autre part, ces deux professeurs convaincus que pour le meilleur moyen de lutte contre cette maladie reste le diagnostic et dépistage précoces qui permettent un traitement pas cher et assurent aussi une guérison à 100 % des cas.

M. Bouzid a cité, à titre d'exemple, le cancer du sein qui peut être dépisté par mammographie et permet au malade d'atteindre une espérance de vie estimée à 75 ans en Algérie, une espérance proche des pays européens et du Japon.

Sur le taux de prévalence du cancer du sein, il souligne qu'il est le plus élevé avec 7.000 cas enregistrés chaque année, suivi par le cancer du col de l'utérus qui reste relativement stable ou a même régressé, ainsi que le cancer de la vésicule biliaire qui affecte les femmes âgées entre 60 et 65 ans, notamment celles sujettes aux calculs. «La récurrence d'une inflammation de la vésicule biliaire risque de provoquer un cancer», fait-il observer en précisant que «ce genre de cancer ne peut être opéré qu'à un stade précoce.» Concernant les cancers prévalant chez l'homme, l'intervenant a cité en premier lieu le cancer du poumon, suivi par le cancer colorectal, le cancer de la vessie et le cancer de la prostate qui est en progression, assurant que le cancer de la prostate peut être traité en cas de diagnostic précoce.

A propos des cancers prévalant chez l'enfant, le même professeur a cité la leucémie, le lymphome (cancer des ganglions), ainsi que les tumeurs cérébrales, faisant remarquer que les résultats obtenus ne sont pas ceux des pays européens, mais demeurent excellents du moment que 9 enfants atteints sur 10 guérissent.




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