Les cerises absentes des étals

Les agriculteurs de la région de Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, se plaignent des conséquences de l'abondance des pluies de cette année sur leurs récoltes. Le cerisier, une des principales cultures de la région, avec le figuier, est touché de plein fouet.Chez les marchands de fruits et légumes, où en belle saison, les cerises, exposées bien à la vue des clients, dominent les étals, les fruits rouges n'ont pas de place cette année. Les vendeurs en cherchent pour leurs clients, «ne serait-ce qu'un kilo», mais en vain. «Tous les paysans qui m'en fournissaient d'habitude sont unanimes à dire qu'ils ne peuvent me procurer même pas quelques grains», nous dit Arezki. Dans les cerisaies d'une vingtaine d'arbres et plus, on ne remarque aucun fruit rouge sur les branches. Les quelques cerises qui ont échappé aux intempéries jaunissent avant maturité et tombent au sol.
Les feuilles, d'habitude d'un vert intense, sont trouées donnant une image d'arbres malades. «L'an dernier, on est arrivés à cueillir l'équivalent de quelques assiettées pour les faire goûter aux enfants. Mais cette année, je n'ai vu aucun fruit sur la dizaine de mes cerisiers», se désole un arboriculteur. L'abondance des pluies au moment de la floraison a eu un effet désastreux sur les bouquets de fleurs recroquevillés, qui tombent au sol, après avoir pris une teinte grisâtre. La grêle tombée, bien que sporadiquement, a achevé les fruits.