Quatrième de couverture Barbès. Pendant la guerre d'Algérie. Une milice harkie fait régner la terreur. Quarante: ans plus tard, Chloé, étudiante en Histoire, débusque des archives sulfureuses. Et enquête avec l'aide de son ami Antoine, érudit et pornographe. Un parcours d'obstacles entre informateur anonyme, cadavres de flics dans les placards et un inquiétant «chinois». Et partout, des mémoires qui flanchent. Une histoire d'amour, aussi, franco-berbère.
Gérard Streiff nous rappelle au devoir de mémoire à l'occasion du quarantième anniversaire de la manifestation des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris et de la répression qui s'en suivit. Un thème déjà magistralement traité par Didier Daeninckx dans Meurtres pour mémoire mais qui reste d'actualité : affaire Papon, ouverture partielle d'archives, essai de l'historien Jean Luc Einaudi, La Bataille de Paris...
Point de vue : Urbuz.com 17 octobre 61 : la police française massacre les Algériens de Paris sous les yeux de tous, d’Opéra au Quartier Latin.
L’idée est séduisante, de se saisir de sujets dont l’actualité demeure brûlante, par les moyens de la fiction. Roman policier qui plus est, peut-être le seul genre capable de restituer le trouble dans lequel cette actualité nous jette encore. Dans l’ouvrage inaugural de la série, il est question de la Guerre d’Algérie. Plus particulièrement du 17 octobre 61, journée du carnage républicain des Algériens de Paris.
Chloé, étudiante en histoire, enquête précisément sur cette journée rayée de nos mémoires. Ce qu’elle découvre, ce sont des archives peu ragoûtantes - au métro Austerlitz, ce jour-là, le sang coulait à flot tandis que les massacres se perpétraient sous les yeux du contrôleur général de la Police. Mais surtout, objet d’intimidations, elle doit faire face à l’amnésie coupable des autorités. Destruction des archives de la brigade fluviale de la Seine, rien n’a été négligé pour bannir les faits de notre histoire. C’est donc un informateur anonyme qui la renseigne, en lui adressant un tract d’époque, que l’éditeur a l’intelligence de publier intégralement en fin d’ouvrage : celui de policiers républicains dénonçant avec force les pogroms perpétrés par leurs confrères. Mais le roman nous en apprend plus : les brutalités policières ne se sont pas limitées à une seule journée. Rue de la Goutte d’or, des tortionnaires avaient installé des caves de torture. L’ouvrage n’est certes pas écrit dans ce style percutant des romanciers américains rapportant les émeutes de Watts. Mais avec lui, le roman populaire trouve son efficacité, à ne jamais se payer de vains mots.
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Posté Le : 03/11/2007
Posté par : nassima-v
Source : dzlit.free.fr