Algérie

Les casseurs de baraques



L’habitat urbain subit les contrecoups des secousses telluriques provoqués par une sauvage transformation des lieux. Entre murs porteurs et murs de soutènement, des mains ravageuses se trimballent à coups de marteaux piqueurs pour créer le drame architectural. Ils sont très nombreux à outrepasser les lois interdisant les transformations intra muros. Par souci d’élargir un périmètre habitable, ils font appel à de «francs-maçons » de la débrouille pour  s’attaquer sans distinction de murs à tous les angles de la maison. Ils y vont par tous les corps de métiers, du sanitaire à la maçonnerie il n’y a qu’un pas. La guerre des espaces fait son effet dans l’attente d’un hypothétique logement salutaire. Dans un indescriptible méli-mélo, la cité gagnée par  la flambée du nombre sombre petit à petit dans l’anti-chambre de la rurbanisation. Face à cette situation alarmante, les professionnels de l’habitat ainsi que les entrepreneurs tétanisés par ce soudain rush anachronique font dans la figuration. L’absence de sanction fictive contre les contrevenants fait naître un questionnement sur le statut civique de ces transformateurs en herbe. Pour le moment rien n’est venu suppléer les alarmantes leçons sismiques de Thénia. Les accablantes révélations sur le bâti faussement construit, ou encore des transformations commis sur murs porteurs furent sources d’un drame national. La récidive est toujours là, inquiétante dans sa plus grande menace. Au niveau de chaque cité il y a transformation informelle. La police urbaine jusque-là passive continue paisiblement son bonhomme de chemin sans se soucier des retombées du danger. Une partie du  patrimoine immobilier est en alerte rouge. L’accès à l’habitat personnalisé a donné libre cours à une  entreprise sauvage pour porter les premiers coups de boutoir aux murs. C’est sous l’effet de cette tacite approbation à finaliser l’habitat qu’intervient le mal urbain, voire la dégradation de toute l’architecture. Dans l’irrespect des mesures antisismiques, l’on continue à spéculer sur un mode de construction ou de transformation  intra-muros qui permettrait de gagner une échéance vitale sur un bâti déjà menacé par les accidents domestiques.  La distribution de nouveaux logements sujets à finalisation de la construction continue à poser problème dans le respect des lois. Dans cet inextricable cafouillage urbain, le législateur perd son latin. La construction anarchique se dérobant à la texture architecturale nationale (toujours absente) continue de faire des dégâts.


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