Algérie

Les cartes brouillées des concessionnaires algériens



Les nouvelles exigences contenues dans le cahier des charges en préparation ne sont visiblement pas de nature à arranger les affaires des partenaires locaux puisqu'elles permettent aux constructeurs de revenir sur le marché algérien via des filiales.En crise depuis 2015, le secteur de l'automobile ne connaît toujours pas de solution permettant une reprise sérieuse de l'activité, surtout après les scandales qui ont entaché le segment construction sur lequel le gouvernement avait beaucoup misé pour permettre à l'Algérie de se doter d'une véritable industrie automobile. Et la situation semble aller de mal en pis.
Les nouvelles exigences contenues dans le cahier des charges en préparation par le ministère de l'Industrie ne sont visiblement pas de nature à arranger les affaires des partenaires locaux puisqu'elles permettent aux constructeurs de revenir sur le marché algérien via des filiales.
Une des premières retombées de cette nouvelle orientation est l'annonce de la fin de la collaboration entre le groupe Hasnaoui et Stellantis, le groupe automobile multinational fondé le 16 janvier 2021, résultant de la fusion du groupe PSA et de Fiat Chrysler Automobiles.
Selon les informations relayées par Carmedia, site spécialisé dans l'automobile, le groupe algérien basé à Sidi Bel-Abbès aurait décliné l'offre de la multinationale concernant la représentation de la marque italienne Fiat Professionnal, branche du groupe Fiat regroupant toutes les productions de véhicules utilitaires légers.
Contacté par Liberté, M. Hasnaoui n'a pas souhaité commenter l'information. "Je n'infirme rien et ne confirme rien", se contente-t-il de répondre. Quant à la situation générale des concessionnaires algériens, l'ancien président de l'Association des concessionnaires automobiles multimarques (Acam), Youcef Nebbache, l'a qualifiée de "pas bonne".
"Le cahier des charges sera révisé et cela va prendre du temps, jusqu'au mois de mars d'après le responsable des ressources humaines du ministère de l'Industrie."
Quant au contenu de ce cahier des charges qu'on dit rédhibitoire pour les partenaires algériens, notre interlocuteur ne veut pas se prononcer sur sa nature "puisqu'il n'est pas encore sorti. On ne peut pas encore se prononcer sur quelque chose qui n'existe pas", explique-t-il.
Pour rappel, trois mois après les changements apportés au dernier cahier des charges relatif à l'activité de concessionnaire automobile, un texte a été préparé par le nouveau ministre de l'Industrie et soumis aux départements ministériels concernés, pour enrichissement et examen dans le fond et dans la forme.
Selon les informations rapportées alors, cette révision ne concernerait que trois points, dont la mise en conformité de ce texte réglementaire avec les dispositions de la loi de finances complémentaire de juin 2021.
À ce propos, l'article 139 de la loi de finances 2021 stipule que "les sociétés commerciales, comportant un ou plusieurs associés étrangers exerçant l'activité d'importation de matières premières, de produits et de marchandises destinés à la revente en l'état, doivent se conformer à ces règles (51/49%) avant le 30 juin 2021".
Ainsi, dans la perspective de la reprise des importations de véhicules neufs par des concessionnaires locaux, de nombreux constructeurs sont en contact permanent avec des opérateurs algériens afin d'investir notre marché dans les meilleures conditions possibles.
Si au départ, les conditions n'étaient pas favorables aux constructeurs, la donne semble changer avec les modifications du cahier des charges, particulièrement dans ses articles 03 et 04.
Rappelons que lors de la réunion du Conseil des ministres du 5 décembre dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné une révision immédiate du cahier des conditions d'importation des véhicules.
Il avait également appelé à accélérer l'annonce des concessionnaires automobiles agréés, soulignant l'obligation de fournir un réseau de service après-vente en région et dans les grandes villes, comme condition d'acceptation de leurs dossiers.

SAID OUSSAD


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