Les candidats rabâchent les mêmes projets TIZI OUZOU

A Mechtras, le gaz de ville semble du pain béni pour le maire sortant. Le chef de daïra de Boghni dont dépend administrativement cette heureuse commune vient de soulever l'ire de plusieurs candidats aux élections locales. En réunissant les comités de villages, le week-end, pour annoncer la mise en service du gaz de ville, les autres prétendants le soupçonnent de faire campagne pour le maire sortant issu du RCD, candidat pour un second mandat. En fait, au vu des émeutes qu'a connues la wilaya durant ces cinq années de mandature, les bilans des maires candidats à un second mandat sont vite rattrapés par la réalité du terrain. La population a d'ailleurs compris et l'a bien expliqué lors de cette campagne.
«Ne peut prétendre à un second mandat que les maires qui ont réalisé de grands projets pour leurs commune. Voyez-vous des projets à Tizi-Ouzou' Qu'ils laissent au moins la chance aux jeunes», dit avec colère un jeune à Boudjima, l'une des commune les plus pauvres en Algérie.
Un autre fait est également soulevé par les jeunes. L'eau potable, les routes, les coupures d'électricité, les assainissements sont toujours les mêmes projets que viennent annoncer les candidats depuis vingt années. «Chaque cinq ans, les mêmes candidats reviennent avec les mêmes projets pour les mêmes villages. Ils n'ont rien fait de tout ce qu'ils ont promis» constate Smaïl, jeune à Makouda.
Par ailleurs, il est à signaler que la campagne des candidats n'a pas réussi à provoquer l'engouement des populations.
Lors des meetings organisés à travers les villages, les foules qui entourent les candidats ne sont pas venues les écouter. C'est la traditionnelle «tournée générale» qui les attire. Des dizaines de jeunes arrivent aux meetings organisés quasi tout le temps dans des cafés et consomment les boissons de leur choix. Ce sont les candidats qui payent. Les gens ont aussi remarqué qu'après le speech brouillon du candidat tête de liste, les gens qui posent les questions ne sont pas les citoyens qui demandent à voir pour choisir.
Les partis usent d'une méthode bien rôdée qui consiste à faire venir des militants et des sympathisants pour poser les questions qui plaisent à leur candidat.
Bien sûr, les adversaires envoient eux aussi des militants pour gâcher la fête. Enfin, une foule qui écoute et qui n'espère rien qu'une «gazouza».