Algérie

Les candidats intensifient leurs démarches lors du dernier jour de la campagne électorale



La campagne pour l'élection présidentielle malienne s'achève ce vendredi, après vingt jours de son lancement, en vue d'élire un nouveau président et mettre un terme à la phase de transition.Une ambiance festive a régné tout au long de la campagne électorale à la capitale Bamako, qui s'est parée des couleurs des affiches des différents candidats.
Le peuple malien quant à lui est partagé entre optimistes qui voient en cette élection une occasion pour relancer la machine du développement et du progrès et entre pessimistes qui estiment que celle-ci ne servirait à rien et ne permettra pas au pays de sortir de la crise qu'il traverse depuis plus d'une année et demie.
En se promenant dans les rues de Bamako, On peut ressentir l'engouement que suscite cette élection chez les citoyens et une dynamique particulière, notamment au niveau des cafés et des places publiques, où l'on entend les noms des 27 candidats, leurs parcours, leurs qualités et leurs défauts.
En ce dernier jour de campagne, les candidats ont intensifié leurs démarches, en organisant des meetings et en multiplient les discours, afin de remporter davantage de voix et gagner la confiance du citoyen malien qui rêve d'un pays sécurisé avançant d'un pas ferme vers le progrès.
Les affiches électorales les plus visibles à Bamako sont celle du candidat Ibrahim Boubacar Keita, dont les membres de son quartier général avaient tenu à coller de grandes affiches dans les rues principales, pour lui donner plus de chance de gagner cette élection. Soumaila Cissé est l'autre candidat qui s'est également imposé lors de cette campagne.
Par ailleurs, le gouvernement malien, les medias et les organisations de la société civile ne ménagent aucun effort en vue de sensibiliser les citoyens quant à l'importance de ce rendez-vous électoral, notamment en décrétant ce vendredi "jour férié" pour leur permettre de retirer leurs cartes de vote, et en soulignant l'importance du droit de vote "comme l'un des droits civiques garantissant l'alternance pacifique au pouvoir".
Les avis divergent dans les rues maliennes sur l'utilité de cette élection
Les avis des Maliens divergent sur cette élection et les nombreuses candidatures (27 candidats). A cet effet, le journaliste Kaoussou Traoré a affirmé que les Maliens "n'ont plus confiance dans les personnalités politiques qui ont gouverné durant 20 ans car ils estiment qu'elles ont participé à la corruption qui a fait basculer le pays dans la crise".
De même pour le journaliste Dokony Guindou, qui a estimé que "la jeunesse malienne a perdu confiance en cette classe politique notamment les politiques qui ont longtemps gouverné le pays sans réaliser le développement". "Voila pourquoi, elle va choisir un candidat qui n'est pas impliqué dans la crise que connaît le pays".
Pour Mohamed Dialou (employé), il est difficile de trouver des responsables compétents ailleurs que parmi ceux qui ont assumé des responsabilité dans les précédents gouvernements.
"Ceux qui ont occupé des fonctions gouvernementales par le passé ne sont pas tous forcément impliqués dans la corruption", argue-t-il.
Dans le même contexte, Saidou Karamacou Kouné, journaliste, rappelle que la loi électorale n'empêche pas les anciens ministres et responsables gouvernementaux non impliqués dans la corruption d'entrer en lice pour la présidentielle.
A la question de savoir si les jeunes candidats pouvaient apporter une solution, Lahssan Mara, employé, juge qu'ils n'ont pas assez d'expérience pour gérer les affaires du pays en cette conjoncture critique. Selon lui, la crise actuelle nécessite une personnalité chevronnée.
Les nouveaux candidats se sont présentés pour se faire un chemin et amorcer une carrière politique. Ils cherchent plutôt à se positionner dans la perspective de prochaines élections locales ou législatives, pense de son côté Modibli Timbi, étudiant.
Les coups d'état ont entamé la confiance en les urnes.
Certains Maliens estiment inutile la tenue de cette élection. Maiga Kousso, taxieur, s'interroge sur l'utilité d'évincer un président élu pour chercher à élire un autre. "Nous avons connu plusieurs coups d'état et les Maliens ont perdu confiance en les urnes", a-t-il affirmé. Du même avis, Souleimane Dambili soutient que le pays n'est pas encore prêt pour l'élection notamment dans ce contexte de division et de dégradation de la situation sécuritaire dans certaines régions du nord.
L'activité touristique frappée par la crise
A Bamako, des commerçants dont l'activité pâtit de la crise nourrissent l'espoir que l'élection contribue à la relance de l'activité touristique.
La persistance de la crise accentuera les souffrances des habitants de Bamako dont la plupart vivent du commerce, les chances d'emploi dans des établissements publics se font rares, soutient un marchand de bijoux d'artisanat.
Nous avons longtemps espéré cette fin de crise et nous souhaitons que l'élection apporte une solution à cette situation, confie un autre vendeur d'habits traditionnels tout en s'élevant contre l'intervention militaire, dans le nord du pays, qui "a porté préjudice à nos affaires". Puissent les Maliens, après le 28 juillet, renouer avec la paix et la stabilité, a-t-il souhaité.


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