Algérie

Les candidats fils d'«élus»



Les candidats ont d'abord ceci d'utile : à chaque fois que l'un d'eux se déclare, à chaque fois que son identité, son appartenance politique ou partisane et maintenant, sa filiation parentale, sont déclinées, ils nous rappellent qu'il y a des... élections le 12 juin prochain. Les élections, ou ce qui en fait office dans notre pays, se dégradent de plus en plus, au point où chaque scrutin révèle un niveau d'érosion encore plus inquiétant que le précédent. En prenant connaissance de la dernière « tendance » en matière de candidature, on se rend compte en effet qu'il y a tout de même des choses qui n'ont pas été osées par le système et ses clientèles, y compris à leur période la plus triomphante et la plus arrogante. A-t-on ainsi vu des notabilités politiques pousser leur progéniture à des postes d'« élus » ' S'il y en a eu, ils devaient être sacrément discrets. Ce n'est pas vraiment leur première qualité et ça se saurait de toute façon. Sur certaines questions, assez rares il est vrai, le pays est quand même parvenu à s'installer dans son temps: tout finit par se savoir, parce qu'on... ne peut plus rien cacher ! On pouvait donc penser que le scrutin de juin prochain, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est problématique, voire compromis, allait se décliner dans des formes moins agressives, moins choquantes, moins ostentatoires dans leur expression. Mais voilà, on a manifestement tout faux : il ne fallait pas lire avec un nouveau logiciel ce qui a été conçu pour fonctionner avec un autre. Quand les affaires de corruption ont commencé à révéler l'implication de quasiment tous les enfants des responsables concernés par les « affaires », des âmes sensibles ont eu quelques réactions émouvantes de naïveté : pourquoi, disaient-ils entre autres, entraîner ses enfants dans de sales histoires alors qu'on peut très bien s'en occuper tout seul ' Eh bien, on n'a peut-être pas toute la réponse mais on en a une partie, à moins de deux mois des élections. Dans l'absolu, il ne s'agit évidemment pas, ici, d'amalgamer un candidat et un corrompu. Mais plutôt rappeler que c'est la même « philosophie », le même état d'esprit qui ont fait qu'il y ait des corrompus fils de corrompus comme il y a aujourd'hui des candidats fils d' « élus ». Ou de responsables au c?ur du système qui a fait les « élus » et les « élections » ! Et d'apprendre aujourd'hui que Bengrina, Bouguerra Soltani, Boumehdi, Bouguettaya, Mazouzi, Daadoua... et ce n'est vraisemblablement pas fini, viennent de pousser leurs enfants à la « députation » renseigne sur beaucoup de choses dont celle-ci : ça a peut-être changé dans leur tête. En plus mauvais, si ce n'est en pire.S. L.


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