Les cancres

Un an après l'éclatement des révoltes arabes que l'on a classées sous le vocable de «révolution», «printemps», voilà que la réalité toute crue nous révèle que ces «printemps» tant louangés tardent à nous dévoiler leur floraison.
Même si, au départ, ces révoltes ont éclaté suite à l'accumulation de misères sociales, sous un vent spontané, les spécialistes nous disent qu'elles ont été aussitôt récupérées par l'oligarchie. Il s'agit, donc, moins d'abattre un «dictateur», que de lui substituer un homme plus docile ! Un Ben Ali ou un Moubarak et leurs familles se payaient tous les caprices en monopolisant les richesses de leurs pays; désormais, ces richesses passeront directement dans les coffres-forts des banksters anglo-saxons et israéliens et de leurs compères français. Dans tous les cas, les peuples n'en verront pas la couleur. «La paix civile est mena- cée», nous dit Hédi Belhassine. Et en Libye, les terroristes de l'OTAN ne se contentent pas de confisquer l'argent du pétrole, ils volent, aussi, les importantes réserves d'or de la nation. Quelle peine pour un tel hold-up ' Parce qu'ils sont anglo-saxons, israéliens ou français, les filous peuvent tout se permettre. De quelle justice internationale parle-t-on ' En Egypte, le dictateur a sauté, mais la place Tahrir bouillonne encore. Le régime est resté en place. Les militaires n'entendent pas quitter le pouvoir. Et les marionnettistes de l'Occident gouvernent par marionnettes interposées, privant les Egyptiens de leur «révolution». Répression et tortures continuent, le chômage s'amplifie, etc., etc. Et comme d'habitude, les Anglo-Saxons vont exporter leur modèle «dété-riocratique» : inégalités, loi du talion, guerres... Comme en Libye, où désormais les habitants asservis à l'Occident sont envoyés asservir les Syriens à leur tour qui ensuite se retourneront contre leurs frères iraniens. La cause est entendue, les Occidentaux sont de grands «démo-crates», et ceux qui leur résistent, d'affreux terroristes. Quant aux dictateurs, ils ne le sont que s'ils sont non alignés... Les autres, comme dans les monarchies pétrolières sentant le soufre, sont exonérés. L'idolâtrie de l'argent justifie tout. Vous avez sans doute entendu parler de ce minuscule Etat qu'on appelle communément le Qatar' Petit royaume bourré de fric, mais de grande influence. On n'arrête pas l'argent... Rien ne lui résiste !. En découvrant le Qatar, vous allez plonger dans les tréfonds de la politique. Accrochez-vous ! La politique occidentale et celle de ses alliés n'est belle que dans la bouche des journaleux français dont certains se posent en ce moment la question : «Pourquoi est-on intervenu à Benghazi, en Libye, et n'intervient-on pas, à Kano (au Nigeria) '». Quels cancres !