Les cancers thyroïdiens en hausse à l'Est du pays Pathologies de la thyroïde

Avec 62,30 % d'incidence, la wilaya de Constantine est la plus affectée.
Les différentes pathologies de la thyroïde ont été mises à nu lors d'une journée scientifique organisée, ce jeudi, à l'hôtel Novotel, à l'initiative de la société algérienne d'otoneurochirurgie, d'otorhinolaryngologie et de chirurgie cervico-faciale. La rencontre a permis de dévoiler les ravages causés par cette maladie dans le constantinois, où une étude rétrospective menée sur 4 ans, entre 2009 et 2012, précise que «le cancer de la thyroïde occupe la 5e place par ordre de fréquence chez la femme, l'âge moyen de survenue étant de 40 ans, variant selon le type histologique, sachant que certains facteurs ethniques, familiaux et nutritionnels expliqueraient la répartition géographique.
Celle-ci met nettement en évidence l'impact de cette maladie au niveau du bassin constantinois étiqueté comme étant un réservoir de pathologies thyroïdiennes, en particulier le cancer de la thyroïde qui représente 1 % des tumeurs malignes». Diligentée par une équipe de quatre médecins drivée par le Pr. Benchaoui, cette étude met en exergue l'impact très important de cette pathologie sur le territoire de la wilaya de Constantine, où les cancers thyroïdiens figurent en pole position avec une incidence de 62,30 %, très loin devant celles de Mila, Jijel, Skikda, Annaba et Khenchela créditées respectivement d'une incidence de 13,30 %, 8,20%, 4,90 %, et 3,30 %. Avec 1,7O et 1,60 %, les régions de Tébessa et Souk Ahras sont les moins affectées, selon les conclusions de ce travail récent qui découvre également que les cancers de la thyroïde touchent beaucoup plus les femmes que les hommes: 75,40 % et 24,60%.
Cette même étude rapporte par ailleurs que le cancer dit «carcinome papillaire» est de loin le plus fréquent avec une incidence de 78,70 %. Quand aux facteurs de risque admis et reconnus, ils seraient liés à une carence iodée et aux rayonnements ionisants. S'agissant de ce dernier point, le Pr. Fayçal Belbekri, médecin chef de service ORL du CHU de Constantine, n'hésitera pas à incriminer, entre autres causes d'impact, la catastrophe de Tchernobyl dont les retombées radioactives n'auraient pas épargné la région du Maghreb où, selon lui, les cancers de la thyroïde ont connu une flambée exponentielle depuis cet accident effrayant.