Négligence - Au CPMC, les cancéreux font face à des scènes qui frisent le ridicule. Des malades pour des consultations sont renvoyés pour... après le ramadan.En ce début de ramadan, alors que la quasi-majorité des administrations et les services publics fonctionnent au ralenti, voilà que la situation des cancéreux est devenue encore plus désastreuse au niveau de plusieurs centres de radiothérapie que compte le pays. Au service de radiothérapie du Centre anticancéreux Pierre-et-Marie-Curie d'Alger que nous avons visité dans la matinée de jeudi et la journée d'hier, nous avons assisté à des scènes qui frisent le ridicule. Des malades pour des consultations sont renvoyés «pour après le ramadan». «Quand ce n'est pas l'absence d'interlocuteur en ce début de mois de carême, c'est l'attente pour obtenir un rendez-vous en consultation qui dépasse parfois un an», nous disent plusieurs malades qui ne trouvent pas à qui se plaindre. «Les malades se présentent souvent avec des métastases alors que certains meurent avant même leur programmation», a regretté un membre de l'association El-Amel.
Ce dernier dénonce également le manque d'accélérateurs (appareils de traitement) et le déficit en personnel. En effet, l'un des trois appareils du service, avons-nous constaté, est à l'arrêt «depuis deux ans sans qu'il soit remplacé par un nouveau», confirme un médecin. «Le chef de service, parti à la retraite début juillet, avait décidé en 2011 d'arrêter l'ancien accélérateur sans prendre les dispositions nécessaires pour le remplacer», ajoute notre interlocuteur. A ce jour, aucune nouvelle machine n'a été installée pour prendre en charge le nombre croissant des malades orientés vers le service de radiothérapie du CPMC. Pis, selon plusieurs témoignages, cet ancien chef de service avait instauré un rythme de travail limité à deux équipes, accentuant le retard de début de traitement des cancéreux. «Les listes d'attente se sont allongées à tel point que même les cas urgents ne peuvent être programmés qu'après trois mois d'attente». Le temps de mourir en silence sans que personne ne bouge le petit doigt pour sauver des vies humaines. Au CPMC, les nouveaux rendez-vous sont programmés pour septembre 2014, a déploré la même source. Par ailleurs, sur les deux appareils en marche, «l'un tombe souvent en panne pour des durées d'une quinzaine de jours et parfois, sinon souvent, la panne dure un mois», repoussant encore les rendez-vous des malades plus loin dans le temps. Selon la même source, les manipulateurs confient qu'ils ne sont pas en train de traiter les malades mais de leur procurer des soins palliatifs uniquement, en raison du grand retard accusé dans la programmation du traitement. Les malades que nous avons rencontrés, dans un état de maladie avancée, interpellent à nouveau le ministre de la Santé «pour accélérer la mise en place d'un nouvel appareil et le renforcement du service en moyens humains». Certains parmi eux ne croient plus aux arguments avancés par les manipulateurs qui repoussent les rendez-vous en raison des récurrentes pannes des appareils. Se sentant méprisés, ils n'admettent pas l'arrêt du traitement pendant une quinzaine de jours, car ils savent que cela leur est défavorable. Selon les membres de l'association El-Amel des cancéreux, la situation est identique pour l'ensemble des structures d'accueil des cancéreux à travers le pays. «La désastreuse situation des cancéreux se complique chaque jour davantage avec la programmation éloignée des rendez-vous de radiothérapie qui ont atteint l'année 2015 au niveau de plusieurs centres», a-t-on, par ailleurs, appris auprès d'une source médicale.
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Posté Le : 13/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Khazini
Source : www.infosoir.com