Algérie

Les campus ne décolèrent pas



Les étudiants ne décolèrent pas. Hier, ils ont manifesté à l'intérieur des campus de plusieurs universités à Alger, mais également dans d'autres wilayas, en maintenant leur décision de marcher demain à travers tout le pays. Certains étudiants poursuivent leur mouvement de grève illimité, d'autres ont opté pour une journée d'arrêt de cours chaque semaine.Les étudiants maintiennent leur mouvement de mobilisation pour une nouvelle République. Aussi bien à Alger que dans d'autres wilayas, de nombreux rassemblements de protestation ont été observés à l'intérieur des campus, avec des slogans appelant à un «changement radical» et au «départ du système». A Alger, les étudiants de la faculté de médecine, de l'université de Bab Ezzouar, de l'Itfc et de Dély Ibrahim ont observé d'imposants sit-in dans leurs campus entourés par des dispositifs de sécurité.
Il en est de même pour 8 écoles supérieures (Ensa, Essaia, Esi, Entp, Essaa, Enstp, Enst et l'Epau) et la faculté centrale, dont les étudiants ont rendu public, samedi dernier, un communiqué dans lequel ils ont annoncé la reconduction de leur mouvement de grève pour une deuxième semaine et dénoncé la «répression violente et injustifiée des forces de l'ordre» lors des marches estudiantines et populaires, appelant l'ensemble de leurs camarades à travers le pays à «adopter le nouveau schéma d'organisation dans une optique de coordination et de synchronisation du mouvement estudiantin».
Membre du comité représentatif de l'Ecole polytechnique, Melissa Guahlouz explique que «les 8 écoles d'Alger ainsi que la faculté centrale ont réussi à élire leurs représentants et mis en place une organisation qui peut être utilisée par l'ensemble des autres universités. A Bab Ezzouar, où le nombre d'étudiants est très important, la présentation se fera par département.
Le travail a commencé, nous voulons juste que l'opération se fasse rapidement pour pouvoir aller vers un grand mouvement représentant l'ensemble des étudiants algériens. Durant cette semaine, nous comptons organiser des conférences-débats au sein des campus, et des ateliers pour ouvrir le débat sur toutes les questions liées au mouvement de protestation». Pour sa part, Azeddine Medahi, de l'université de Bouzaréah, affirme que lors de la dernière assemblée générale des étudiants, «nous avons retenu le principe d'une journée de grève chaque semaine, et de maintenir la marche de protestation prévue chaque mardi».
Visiblement, toute la population estudiantine reste concentrée sur la marche de demain à Alger et dans les chefs-lieux des wilayas à vocation universitaire. Comme la veille de chaque mardi, les étudiants s'attellent à «mieux organiser» la manifestation pour «éviter la confrontation avec les services de police et les infiltrations de personnes malintentionnées dans les rangs», nous dit-on.
Le recours par les policiers aux jets d'eau et aux gaz lacrymogènes, durant la dernière marche à Alger, a choqué plus d'un, sans pour autant affaiblir la volonté des jeunes à poursuivre le cours de la révolution. Ils se montrent déterminés à susciter le changement dans un pays qu'ils espèrent meilleur.


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