Algérie

Les camionneurs algériens menacent de fermer la frontière


Les camionneurs algériens menacent de fermer la frontière
Le petit boui-boui avant le poste frontalier de Feidj El Kahla entre El Aïoun (Algérie) et Aïn Draham (Tunisie) sert de café-restaurant aux camionneurs qui empruntent cette route toute l'année. Il est bondé en cette matinée de vendredi.Toutes les chaises sont prises et ceux qui n'y ont pas trouvé de place se sont mis à l'ombre des eucalyptus. La cinquantaine de camionneurs qui attendent depuis plus de 24 heures sont déterminés : «Nous ne bougerons pas d'ici. Nous attendons une réaction des autorités algériennes ou tunisiennes, peu importe, sinon nous allons fermer la route avec nos camions et advienne que pourra. De toute manière si la taxe est appliquée, nous perdons notre gagne-pain.»La taxe de 30 dinars tunisiens que doivent payer les non-résidents à leur sortie de Tunisie a été mise en application jeudi dernier, sans crier gare, alors que deux ministres tunisiens l'avaient fixée définitivement, du moins c'est que l'on a cru, au 1er octobre 2014, en laissant entendre qu'il y aurait une très probable dérogation pour les ressortissants algériens.Les petites voitures passaient hier dans les deux sens même celles? des trafiquants de carburant. «Ce n'est pas leur problème, car les touristes ne vont en Tunisie qu'une fois par an. Nous, nous devons nous y rendre deux fois par semaine», expliquent encore les contestataires. «Pour l'instant, les Tunisiens ne font payer que les véhicules et pas les passagers, précise un camionneur qui vient de Aïn Mlila, et ils ont dit que ce serait pour le 1er octobre. Tout cela n'est pas normal.» Pourtant, la décision est plus qu'officielle puisque la circulaire est affichée dans le hall du poste tunisien aux guichets des Douanes.La colère n'est pas feinte chez les camionneurs qui travaillent à leur compte. 18 000 DA par mois de frais supplémentaires, c'est plus de la moitié de ce qu'ils gagnent, d'après ce qu'ils ont déclaré. Ils attendent encore quelques heures avant de couper la circulation, car on leur a promis des nouvelles pour la veille, et jusqu'à hier dans la journée, il n'y avait toujours rien. Un routier de Béjaïa propose, lui, qu'un traitement spécial soit réservé aux camionneurs dont le nombre de déplacements ne peut pas se comparer à celui des touristes. C'est le même scénario de l'autre côté de la frontière. Il y a tout autant de camions qui attendent un allégement de la mesure pour pouvoir passer.La colère est là. «Les autorités algériennes devraient donner signe de vie. Elles peuvent au moins annoncer une mesure réciproque pour la dignité», entend-on dire jusque dans la salle d'attente, où des familles sont de passage. Plusieurs d'entre elles ont d'ailleurs rebroussé chemin en apprenant l'application de cette nouvelle taxe.


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