Les cambistes sur le qui-vive

Le marché informel de la devise est, depuis plusieurs semaines, en ébullition suite à la chute vertigineuse de la monnaie nationale induite par la dévaluation du dinar.Le change de devises étant par définition un marché frileux, la hausse du taux de change des monnaies étrangères (euro, dollar, etc.) au niveau du marché informel a mis les cambistes dans l'expectative, pour ne pas dire dans une posture d'alerte maximale. En tout état de cause, au niveau des places publiques réputées pour l'importance de leurs transactions en devises, surtout à Chelghoum Laïd, Tadjenanet et Téleghma, en passant par Mila et Grarem, les cambistes ont opté, nous dit-on, pour «la prudence» et sont sur leurs gardes. Selon ces derniers, la baisse considérable de la monnaie locale par rapport aux devises sus-citées trouve son explication dans «le net recul, voire l'ébranlement du prix du pétrole».La majorité des cambistes ayant pignon sur rue est dubitative et évasive, se gardant volontairement d'avancer un quelconque taux de change de l'euro afin de «ne pas interférer le cours de la devise et, partant, créer un réflexe de suspicion chez les acheteurs potentiels», nous disent certains spécialistes du change informel. «Pour l'instant, les cambistes sont sur la défensive préférant ne pas s'aventurer dans de grandes transactions de peur d'y laisser des plumes», nous murmure-t-on à l'oreille. Nous avons, tout de même, obtenu des informations plus ou moins fiables qui attestent que, sur la place publique, 1'euro s'échange, selon certaines fluctuations, entre 170 et 190 DA et le dollar entre 120 et 140 DA.