Algérie

Les cafés de la culture Oran



Samir Ould Ali

Les cafés encore et toujours. De tout temps, les cafés ont toujours été les lieux de rassemblement et de partage durant les soirées de Ramadhan : ouverts quelques instants à peine après la rupture du jeûne, certains ne désemplissent pas jusqu'aux premières lueurs de l'aube, lorsque l'appel à l'imsak retentit. Naturellement, l'offre de services de ces établissements se diversifie à l'occasion : plus d'espaces pour les clients à travers le squattage -éhonté et impuni- de trottoirs, de placettes ou de rue, plus de produits à consommer grâce à l'incontournable chémia (ou qalb'ellouz) et, bien entendu, la possibilité de passer de longues heures à jouer aux dominos ou aux cartes. Ces espaces de détente sont tellement à la mode pendant le mois de Ramadhan et la demande si importante (surtout dans les petites localités qui ne connaissent ni le théâtre ni les salles de cinéma) que des particuliers se mettent de la partie en transformant informellement garages et locaux inoccupés en mahchachète où l'on peut battre les cartes en sirotant le thé et en fumant quelques joints entre amis.
Depuis quelques années, pourtant, certains cafés tentent d'aller au-delà des services traditionnels pour offrir à leur clientèle la possibilité de conjuguer détente et culture musicale. C'est ainsi que des petites scènes sont réservées pour les groupes de musique amateurs dans un certain nombre de cafés, pizzérias ou restaurants. Le restaurant La Corrida par exemple, situé dans le centre-ville d'Oran, et Pizza Rock, près de Canastel (à l'est de la ville), font partie de cette catégorie d'établissements qui ont décidé de consacrer un peu de leur énergie à la promotion de la culture. La Corrida notamment qui, avec le spectacle «Sahra hilwa» de Studio 31, a pris le pari d'animer des soirées tout le long du mois de Ramadhan. Les établissements culturels officiels, de leur côté, ont évidemment mis en branle plusieurs programmes spécial-Ramadhan, dont certains sont déjà à mi-parcours. Hormis le dense programme du Théâtre Abdelkader-Alloula (dont la Tribune a développé quelques rendez-vous dans une précédente édition), le Palais de la Culture organise en plein-air des soirées religieuses animées par des troupes venues de nombreuses wilayas, et de nombreuses autres manifestations culturelles sont prévues à travers les communes de la wilaya, y compris après le Ramadhan, dans le cadre de la saison estivale. C'est du moins ce que promettent les responsables de la culture pour la wilaya d'Oran : «Diversité et richesse» ont été les mots qu'ils ont choisis pour qualifier le programme de cette édition 2013.
Restent les rencontres «intellectuelles» que des instituts de recherche, comme l'Idrh, ont l'habitude d'organiser chaque mois de Ramadhan. Pour cette année, hormis les conférences qui ont déjà eu lieu autour de Nelson Mandela, des arts plastiques, de la
responsabilité sociale de l'université, deux conférences sont programmées pour les 25 et 29 juillet, et le 5 août prochains : la première intitulée «La transition énergétique en Algérie : Mythes et Réalité de l'après Pétrole», sera animée par Abderrahmane Mebtoul et Benabbou Senouci, tous deux économistes, la seconde, «Autour d'une 'uvre», sera donnée par le romancier Yasmina Khadra et la dernière, «Quelles solutions pour le système de santé en Algérie» sera animée par Farouk Mohammed Brahim (professeur de Médecine). Deux soirées musicales sont également au programme de l'Idrh : le concert annuel de musique andalouse animée par la troupe Nassim El Andalous (31 juillet) et une soirée poésie et musique jazz (le 3 août).
S. O. A.


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