Algérie

«Les cadres sont touchés de plein fouet par la paupérisation»



«Les cadres sont touchés de plein fouet par la paupérisation»
Ayant assumé des responsabilités au niveau de plusieurs instances entre autres la CAAR, l'APC, la défense comme conseiller juridique, attaché du cabinet du wali et le secrétariat du centre universitaire, Houari Gana qui a occupé aussi le poste de procureur de la république ne s'est pas réservé pour nous affirmer que le cadre algérien n'est pas considéré à sa juste valeur.Pour lui, le cadre, qu'il soit dans la fonction publique ou dans un secteur économique étatique ou privé, est mal rémunéré. «Figurez vous, ajoutait il, la grande majorité des cadres issus des hauts instituts et des universités, perçoit un salaire moyen de 45000 DA/mois et que son évolution est facultatif de l'échelon qui lui permet une augmentation de 1500 DA/mois après chaque trois années».Ces indices, précise-t-il, indiquent une paupérisation du cadre notamment avec la flambée des prix des produits à forte consommation et la dégradation du pouvoir d'achat. La dégradation des conditions sociales du cadre l'a contraint de recourir à l'endettement pour s'offrir une voiture ou construire un logement décent pour s'y refugier avec sa famille après son éviction du logement de fonction en fin de sa carrière, a dit Gana en ajoutant : «J'ai un ami qui s'est sacrifié toute sa vie pour servir son pays et ses concitoyens, et une fois admis en retraite, il se trouve menacé de quitter le F3 qu'il occupe avec sa famille».«Alors comment définit-on ce serviteur qui après s'être usé ne trouvera pas où abriter ses enfants», s'interroge-t-il. Souvent déclassé et sous-considéré, le cadre intègre étouffe sa compétence et éteint son énergie qui sont les seuls leitmotivs d'un développement global et bénéfique pour lui et pour toute la société, a souligné l'ex- magistrat qui ajoutera : «Tant qu'il est soumis aux recommandations venant d'en haut, des recommandations muselant ses initiatives et limitant au minimum ses prérogatives, le cadre continuera à patauger dans ses problèmes sociaux au moment où d'autres profitent de toutes les opportunités pour ramasser l'argent à tour de bras».Pour M. Gana, le cadre est une valeur potentielle en mesure d'apporter son plus pour la société si toutefois les conditions lui sont réunies à commencer par son salaire. «Le cadre algérien, affirme-t-il, ne perçoit même pas la moitié de ce que perçoit son homologue ailleurs et l'exemple des pays qui nous sont voisins est manifeste où le cadre qui perçoit une moyenne de 1000 euros, se trouve épargné par les problèmes sociaux». «Le hic, concluait il, chez nous, le cadre dévoué et loyal finit toujours par un diabète ou une hypertension significatifs d'un réel malaise social».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)