Algérie

Les cadres des ONG onusiennes et humanitaires se font discrets



Certains ont carrément enlevé leurs logos de leurs véhicules pour passer inaperçus et éviter d’être la cible des jets de pierres en traversant la ville de Benguerdane. Des jeunes de cette localité très pauvre avaient bloqué la route à de nombreux cadres des ONG, leur reprochant non seulement de ramener des expatriés, mais aussi de recruter à Tunis, «pour des tâches» qu’ils affirment «pouvoir assumer». Ils fustigent les responsables des organismes onusiens «qui viennent faire du cinéma» alors que les aides et les dons pour les réfugiés «sont le fruit de l’élan de solidarité» des Tunisiens. «Comment expliquer que la situation se détériore de jour en jour dans les camps alors que nous avons collecté de quoi nourrir tout le monde et pendant des jours ' Nous voulons que les organismes onusiens nous aident à rapatrier les réfugiés chez eux, la nourriture et le gîte, ça sera facile de l’assurer… », déclare le coordinateur du Comité de défense de la révolution de Benguerdane. Au camp, tout le monde est conscient de cette tension chez la population riveraine. La crainte d’un débordement est exprimée par tous, mais «nous ne pouvons rien faire. Il y a une telle désorganisation qu’il est normal que de tels problèmes apparaissent…», précise le responsable de Télécommunication sans frontières, une ONG internationale qui s’est installée dans les camps, une semaine après les évènements et qui permet aux réfugiés de parler gratuitement durant 3 minutes à leurs familles.
L’ONG,  a fait passer 10 000 appels, depuis trois semaines. Elle est passée de 700 appels/ jour à 940/ jour. Ce qui constitue selon le responsable, un exploit, puisqu’elle a joint plus d’une vingtaine de pays. «Lorsque nous nous sommes installés, nous avons recruté des jeunes de Benguerdane, qui étaient sans emploi et nous comprenons parfaitement la réaction de la population», nous dit-il.


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