Les braconniers tirent sur les oies cendrées

C'est par un temps glacial et sous une pluie fine, que quelques membres de l'association de la protection de l'environnement, dont la station est située aux abords du Lac Oubeïra, dans la commune de Aïn Assel, ont assisté, impuissants, et à leur corps défendant au déluge de coups de fusils de chasse des braconniers embusqués ici et là, avant-hier, à la tombée de la nuit pour accueillir la centaine d'oies cendrées. Selon le président de l'association pour la protection de l'environnement, ces oiseaux migrateurs viennent des pays froids d'Europe comme la Scandinavie et la Russie pour fuir la rudesse du froid et passer l'hiver chez nous où cette saison est plus clémente. Ces volatiles parcourent des milliers de kilomètres, arrivent fatigués après leur long voyage. Trahis par les chants qu'ils poussent au moment où ils vont marquer leur halte, les braconniers commencent alors à les canarder. Usant de subterfuges comme les portables et autres précautions pour éviter de se faire prendre, ces mêmes braconniers faisant fi de la valeur et de l'importance d'un si noble oiseau, protégé et en voie de disparition, sont beaucoup plus guidés par leur instinct biologique puisque l'oie cendrée pèse de 3 à 4 kg, que par autre chose. Le même scénario a lieu aussi du côté du Lac Tonga ajoute notre interlocuteur. Ces oies traquées et affolées à défaut d'aller vers les eaux du barrage de Mexa où les lieux sont plus cléments, risquent de se diriger vers le Lac Ichkel à Bizerte dans le pays voisin où l'écotourisme n'est pas à ses premiers balbutiements. En effet, des touristes sont invités à les observer et à les photographier. Enfin, la préservation d'une telle richesse s'impose avec une meilleure protection des lieux car le cas échéant, l'oie cendrée ne reviendra plus chez-nous.