Pénurie de farine à Mostaganem
La pénurie de farine qui s’est traduite ces jours-ci, par une hausse de son prix, a mis en difficulté les boulangers, dont certains sont obligés à leur tour, de mettre la clef sous le paillasson, s’ils ne l’ont pas déjà fait, faute de pouvoir augmenter les prix de leurs produits, notamment celui du pain.«Les indicateurs sont au rouge, nous ont déclaré ces professionnels, qui ont défilé au niveau du bureau de la VO en fin de semaine écoulée. Soulignant qu’ils restent sceptiques sur ce que leur réserve l’avenir, ils affirment que le marché n’offre, à l’heure actuelle, aucune garantie pour maintenir en l’état le niveau du prix du pain et pour cause. Après la flambée des prix de l’huile et d’autres produits améliorants, les boulangers se disent, encore une fois, confrontés à la pénurie de farine. Selon eux, le prix du quintal de farine atteint ces derniers jours 2.500DA chez les grossistes et rares sont les clients qui pourraient obtenir une maigre quantité. «A cette allure, on risque de vivre le calvaire des années passées, résultant de la rareté de la farine», ajoutent les professionnels, pour qui le prix autorisé à la vente devrait varier entre 1.850Da et 2.000DA le quintal, précisant qu’en moyenne un boulanger convertissait une dizaine de tonnes de farine par semaine, pour préparer son pain. A présent, cette quantité se limite à 9 quintaux seulement et la plupart des boulangeries tournent sans aucun stock de sécurité.
La situation actuelle pourrait se répercuter sur le consommateur, surtout les collectivités publiques, telles que les restaurants universitaires, les cantines scolaires, les casernes militaires, les hôpitaux et autres centres d’accueil social. Déjà, apprend-on, des mesures conservatoires ont été prises dans le cadre de l’emploi, puisque les effectifs des fournils sont revus à la baisse dans certaines boulangeries et bon nombre de dépôts de pain ne sont plus approvisionnés comme par le passé. Les boulangers préfèrent garder le pain pour leurs clients. Quant à nos interlocuteurs, ils font porter le chapeau de leurs malheurs aux minotiers, qui à leur tour se plaignent de la rareté de la matière première, importée par l’OAIC et dont les prix flambent au niveau international. Manière comme une autre de faire répercuter, tel un boomerang sur le consommateur algérien, l’embellie que connaissent nos recettes pétrolières. Des recettes qui n’ont aucune influence positive sur le pouvoir d’achat national. Par ailleurs, il est rappelé que la corporation des boulangers s’est donné rendez-vous dernièrement, pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation qu’elle endure et sur les perspectives inquiétantes qui se profilent à l’horizon. A noter que l’augmentation du prix de la baguette de pain a repris progressivement au point où elle atteint aujourd’hui les 9,00DA l’unité, chez un grand nombre de boulangers. Maintenant, c’est au tour des pâtissiers de se dire contraints de réviser leurs prix à la hausse, alors qu’ils ont déjà atteint des hauteurs dissuasives. Ainsi, les gâteaux enregistrent une augmentation allant parfois jusqu’à 10DA la pièce, à savoir de 20 à 30Da, pour les moins chers, d’autres atteignant déjà les 50 à 60Da l’unité. Certains professionnels qui n’hésitent pas à montrer leur appréhension devant l’avenir qui se profile pour la corporation, demandent en urgence l’intervention des instances concernées pour remédier à la situation.
Lakhdar Hagani
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Posté Le : 06/01/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com