Les boulangers font de la résistance

L'événement du passage au sac en papier en remplacement au sac en plastique prévu dimanche chez les boulangers d'Alger n'a pas eu lieu en fin de compte. Le sac en plastique est toujours de mise chez la totalité des boulangers visités, comme à l'accoutumée. Pour ceux questionnés, c'est la grogne ou par endroits l'indifférence même.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - En effet, l'opération annoncée en grande pompe par Tahar Boulanouar, président de l'Organisation nationale des commerçants algériens (Onca) et Youcef Kalafat, président de la fédération nationale des boulangers (FNB), s'est avérée finalement un pétard mouillé mais qui n'a pas manqué de provoquer chez les concernés dépit et déception.
Pis encore, certains commerçants parmi ceux non avisés par la nouvelle mesure ont déclaré rejeter carrément ce nouveau procédé dont la décision a été prise dans la précipitation et la confusion. «J'ai eu vent de cette opération mais sans pour autant avoir été saisi officiellement», nous a déclaré un patron d'une boulangerie à Belouizdad.
Un autre qui lui emboîte le pas, mais à la limite de la colère, a lâché fermement «nous n'avons pas besoin de leurs décisions, qu'ils nous laissent en paix». Autant dire que le sac en papier destiné à la vente du pain, prévu par les autorités et les organisations professionnelles et syndicales dans le cadre de l'éradication du sac en plastique n'a pas été du goût des boulangers dans ces conditions.
Par contre, parmi les rares boulangers visités, qui ont réceptionné des quantités jugées insuffisantes mais aussi «inappropriées», n'ont pas apprécié la qualité ni le volume des sacs en papiers préconisés pour une opération pilote prévue au niveau de la wilaya d'Alger. «Ni le volume, ni la qualité du papier ne s'y prêtent à la distribution du pain», juge un boulanger. «C'est un non-événement», poursuit un autre. «Ils ont pour habitude de faire ce genre de déclarations pompeuses», a affirmé catégoriquement un vieux boulanger affairé, qui ne semble plus croire aux déclarations des organisations qui le représentent officiellement. Presque dans la même optique, un témoignage nous fait savoir sérieusement que les représentants des boulangers ont pour habitude de ces «coups fourrés» et d'infirmer toutes les déclarations émanant des organisations officielles et relayées ces derniers jours. Pour plus de d'explications au sujet de ce «ratage» d'un événement tant attendu par la population algéroise, ni le président de l'organisation nationale des commerçants algériens (Onca), ni le président de la fédération des boulangers (Fnba) à la source de l'annonce de l'événement, n'ont répondu à nos appels insistants.
A. B.